De jeunes Africains engagés sur les questions de migration, de jeunes journalistes et Damilola Adeniran, jeune ambassadeur OIM/UA, ont participé à une discussion en ligne organisée par le Réseau régional des Nations Unies sur les migrations lors de la Semaine de la migration, afin de discuter du rôle que les jeunes peuvent jouer pour sauver la vie des migrants.

« Nous sommes préoccupés par les itinéraires de plus en plus dangereux empruntés par les migrants. Il nous faut explorer les moyens de respecter l’engagement d’établir des options de migration régulière », déclare Naiga Doreen, une jeune participante et membre de l’European Union Youth Sounding Board de l’Ouganda.

Selon les données du projet Missing Migrants de l’OIM, plus de 2 500 décès de migrants ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale depuis 2014. Il s’agit là d’estimations minimales.

« Des milliers de membres de familles, des milliers de frères, de sœurs, de mères, de fils ne savent pas ce qui est arrivé à leurs proches au cours de leur migration », a souligné Andrea Garcia Borja, analyste de données au Centre mondial d’analyse des données migratoires de l’OIM (Global Migration Data Analysis Center).

Selon Aishat Dahiru, une jeune participante nigériane, « la coopération régionale en matière de collecte de données et de gestion des frontières est essentielle. Les gouvernements de la région doivent s’approprier davantage ces questions et s’engager plus fermement à les traiter ».

Le projet de l’OIM intitulé « Missing Migrants » souligne la nécessité de renforcer la prévention, la recherche et le sauvetage, l’identification des victimes et le soutien aux familles, entre autres, en tant que recommandations clés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

« La prévention, la protection, l’accès aux services de santé et le soutien psychosocial sont essentiels. La migration, y compris la migration irrégulière, ne peut être gérée par un seul pays. Il faut donc un effort régional - un effort conjoint, multipays et multiagences qui couvre toutes les routes migratoires », confirme Fatuma Muhumed, une jeune militante du Kenya.

Nafissatou Konate, militante pour la jeunesse et la migration au Mali, exhorte les personnes en déplacement à « informer leur ambassade respective » avant ou pendant leur voyage. Elle ajoute : « dès qu’une personne a un problème, elle peut toujours contacter ses représentants diplomatiques, ce qui peut contribuer à sauver des vies ».

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM) reconnaît que des migrations bien gérées peuvent contribuer de manière positive à tous les aspects liés au développement économique, environnemental et social, et qu’elles sont essentielles à la réalisation des objectifs de développement durable. Parmi les 23 objectifs du Pacte mondial, l’objectif 8 vise à sauver des vies et s’engage à renforcer les efforts pour fournir une aide humanitaire vitale, notamment en matière de recherche et de sauvetage et de soins médicaux aux migrants qui en ont besoin.

« Que nos décideurs politiques examinent les moyens par lesquels nous pouvons contribuer à garantir la paix sur le continent et à établir des options de migration régulière, en collaboration avec nous et les jeunes migrants », ajoute Darius Saviour Ankamah, un jeune participant ghanéen.

Pour les jeunes, protéger les personnes en déplacement et sauver des vies est une priorité absolue. Pour relever les défis spécifiques à l’Afrique de l’Ouest et à l’Afrique centrale, l’implication des jeunes demeure cruciale. « Comme la plupart des personnes qui migrent sont des jeunes d’Afrique, nous jouons un rôle essentiel en tant que militants, influenceurs et innovateurs », souligne Naiga Doreen, membre de l’EU Youth Sounding Board de l’Ouganda.

Karimot Odebode, autre jeune participante et fondatrice de Black Girl’s Dream Initiative au Nigéria, a déclaré : « nous ne pouvons pas nier le fait que nous pouvons contribuer à l’élaboration des politiques et les influencer. En voyant ce que font les jeunes leaders mondiaux, les jeunes activistes de la région peuvent faire beaucoup plus. Nous comprenons que les politiques sont très importantes, tout comme la sensibilisation des populations. Nous pouvons mobiliser les jeunes et les amener à s’exprimer sur ces questions - et les décideurs n’auront pas d’autre choix que d’écouter ».

« Bien que les législations et les politiques existantes soient très importantes, nous devrions également nous appuyer sur les communautés qui peuvent se parler, en s’appuyant sur un langage qui leur est propre », ajoute Cheikh Sy, du Sénégal.

Les participants à l’événement ont réitéré l’importance de la communication et du partage d’informations. Comme l’a souligné Rafiat Atanda, militante pour la jeunesse et membre du EU Youth Sounding Board au Nigéria, « il est nécessaire de décoloniser le langage et les conversations sur la migration. Le rôle des jeunes consiste également à mettre en place une communication stratégique inclusive et centrée sur les jeunes. Il s’agit de structurer le contenu ».

« Nous sommes tous sur des plateformes. Nous avons tous notre espace d’influence, et je pense que nous pouvons faire partie de ce mouvement, pour diffuser les bonnes informations », conclut Darius.

 

Rédigé par Aminata Ndiaye, Assistante senior en communication, Bureau régional de l'OIM pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre 

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