-
Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir une migration humaine et ordonnée qui profite à tous. L'OIM est présente en Afrique de l'Ouest et du Centre depuis 1998.
À propos
À propos
OIM Global
OIM Global
-
Notre travail
Notre TravailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
Ce que nous faisons
Priorités transversales
Priorités transversales
- Où travaillons nous
- Agir
- Données et ressources
- 2030 Agenda
La Côte d’Ivoire, un centre économique dynamique situé sur la côte ouest-africaine, est connue historiquement comme un pays de destination des migrants au sein de la région. Cependant, la Côte d'Ivoire a connu une évolution de ses tendances migratoires au cours des dernières décennies.
Depuis 2016, un nombre croissant d'Ivoiriens ont quitté les paysages verdoyants et le climat tropical capricieux de leur pays à la recherche d'autre chose - qu'il s'agisse d'opportunités économiques ou d'aventures. Les migrants partent via des routes migratoires à la fois irrégulières et régulières, en particulier vers des pays d'Afrique du Nord, tels que la Tunisie et le Maroc.
Cette année, des tensions politiques en Tunisie – où il est estimé que la population compte jusqu’à 7.000 ressortissant ivoiriens – ont provoqué une crise migratoire ; soudain, des centaines de ressortissants appelaient au secours, demandant aux fonctionnaires de l’ambassade ivoirienne ou bien du bureau de l’OIM à Tunis de les soutenir avec le processus de retour volontaire. Il est également estimé que le Gouvernement Ivoirien a aidé plus de 1,530 de ses ressortissants à regagner le pays depuis le début d’année.
« C’est une crise grave. L’état même a mobilisé tous les acteurs qu’il fallait, pour qu’on organise le retour, l’accompagnement et la réintégration de ces migrants » explique Dr Gaoussou Karamoko, Directeur Général (DG) des Ivoiriens de l’Extérieur, au Ministère des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur.
« Tout de suite on se rend compte que c’est un cadre pratique qu’il nous faut » poursuit-il.
Ce septembre à Abidjan, DG Karamoko faisait des réflexions non seulement sur la situation des retours de la Tunisie, mais aussi sur l’état de la migration dans son pays. La Côte d’Ivoire est un pays de départ, transit et destination pour plusieurs migrants ; pourtant, jusqu’ici elle ne dispose pas d’une politique de gestion des migrations entièrement harmonisée.
Depuis 2021, la Direction Générale des Ivoiriens de l’Extérieur (DGIE), sous la gestion de DG Karamoko, entame un processus d’analyse en vue du développement d’une éventuelle stratégie de gouvernance migratoire. En collaboration avec la DGIE, des ministères techniques, d’autorités locales, la société civile et les partenaires techniques, l’Organisation Internationale pour les Migrations travaille pour promouvoir une stratégie qui s'aligne aux Objectifs de Développement Durable et ceux du Pacte Mondiale pour les Migrations.
Entre autres, une telle stratégie permettra à l’État Ivorien d’adopter une posture proactive en termes de gestions des fluxes migratoires.
« À la suite de la crise en Tunisie, on a vu qu’il y a plusieurs intérêts comme le retour et la réinsertion certes, mais aussi la question de la politique migratoire, car on ne se rend pas compte que s’il y aurait eu une politique migratoire en place il y aurait eu une anticipation, et non pas une gestion urgente. C’est-à-dire que s’il y a une politique migratoire il peut toujours y avoir des urgences, mais les automatismes feront que les urgences ont moins d’impact » poursuit DG Karamoko.
Il reconnaît qu’il y a eu beaucoup de progrès à ce sujet, et ce dû aux vrais efforts consultatifs et collaboratifs. A l'initiative du Ministère des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur et avec l'appui de l'OIM, il y a eu un atelier de consultation nationale sur la coordination des actions dans le domaine de la migration en Côte d'Ivoire. Un deuxième atelier technique en avril 2022 sur le lancement des travaux de la politique migratoire a permis aux participants de formuler les actions clés liées au Pacte Mondial pour les Migrations (PMM) et d'identifier les structures ayant le lead dans le souci de mieux coordonner celles-ci.
En février 2023, un séminaire de réflexion sur la migration en Côte d'Ivoire fut un cadre d'échanges et de partage d'expériences entre les acteurs étatiques et non étatiques sur différentes thématiques liées à la migration en Côte d'Ivoire dans le but de proposer des solutions durables. Le tout a mené à la validation d’un document d’appui au développement d'une politique migratoire nationale en Côte d’Ivoire en juin 2023.
Maintenant, pour DG Karamoko, il est temps de passer à l’action et à la mise en œuvre de ce travail pratique.
« En termes d’accompagnement avec l’OIM, c’est une très bonne collaboration. Le plus gros a été fait à mon avis, mais tant qu’on n’est pas passé à la phase concrète – l’adoption réelle des choses – je considère qu’on est encore en chemin » explique-t-il. « Maintenant c’est la question de l’appropriation qui se pose ; c’est comment les décideurs transposent ça en dispositif national, un outil de gouvernance pratique. »
Pour lui, plusieurs questions se posent autour de cette thématique : comment définir un cadre de consultation pour qu’il y ait une gestion holistique de la migration ?
« Par ailleurs, nous pensons beaucoup aux questions de coopération et de collaboration — notamment, comment est-ce que la Côte d’Ivoire prend place dans le dispositif africain et même mondial. »
Pour DG Karamoko, bien que le pays ne dispose pas d'un plan d'action explicite de mise en œuvre du PMM, la mise en œuvre des interventions stratégiques en lien avec la gestion de la migration telles qu'inscrites dans les documents stratégiques nationaux et impulsées par les entités gouvernementales révèlent beaucoup d’avancées. L’état a mis en place, par exemple, un comité national de lutte contre la migration irrégulière.
La nécessité d'une action concertée et coordonnée pour une gouvernance migratoire efficace a donc été démontrée en Côte d’Ivoire. Grâce à des consultations nationales, et en suivant une approche pangouvernementale, les autorités nationales ont identifié neuf priorités stratégiques pour renforcer la gestion des migrations, en collaboration avec l’OIM. Sur cette base, l’avancement vers un meilleur avenir migratoire peut se concrétiser.
Ce travail a été fait dans le cadre d'un projet appuyé par le Fonds de l'OIM pour le Développement.