En tant que principale organisation intergouvernementale dans le domaine de la migration, l’OIM est de plus en plus sollicitée par les États faisant face aux défis complexes de la gestion des frontières.  À cette fin, l’OIM fournit des directives et des conseils techniques aux gouvernements qui aspirent à améliorer leurs procédures de gestion des migrations et des frontières ainsi que leurs procédures opérationnelles en matière de migration. L’OIM assiste les gouvernements à élaborer des politiques, des législations, des structures administratives et opérationnelles, mais aussi à mobiliser les ressources humaines de base nécessaires pour répondre efficacement aux divers défis migratoires et mettre en place une gouvernance migratoire appropriée.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, la migration intrarégionale représente une grande partie des mouvements transfrontaliers et a été largement reconnue comme le levier fondamental de la croissance économique et de la stabilité de la région. Les défis liés à la sécurité régionale ont cependant récemment poussé les États de la région à repenser leur approche en matière de gestion de l’immigration et des frontières afin de promouvoir une gouvernance des migrations plus efficace et plus efficiente, y compris les processus de gestion des frontières.

Évaluation de la migration et de la gestion des frontières  

Le Cadre d’évaluation de la gestion des migrations et des frontières de l’OIM fournit une vue d’ensemble complète de la structure de gestion des migrations du pays concerné et permet ainsi d’identifier correctement les véritables besoins et exigences en matière de développement. Les évaluations portent sur les cadres politiques, administratifs, réglementaires et opérationnels, ainsi que sur les systèmes de gestion de l’information. Cette approche s’est avérée très efficace pour fournir un cadre de référence des capacités actuelles, en veillant à ce que les activités ne fassent pas double emploi, mais aussi pour attirer des bailleurs potentiels et leur garantir que leurs fonds seront convenablement ciblés sur les besoins réels et auront un impact maximal. Ces évaluations ont été réalisées au Burkina Faso, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, en Mauritanie, au Mali, au Niger,au Nigeria et au Tchad.

Système d’information sur la migration et l’analyse des données

L’OIM a mis au point son propre système d’information de la gestion des frontières. Le « Migrant Information and Data Analysis System » (MIDAS) est un logiciel qui permet aux États de collecter, de traiter et d’enregistrer les informations des migrants à des fins d’identification, d’authentification, de collecte et d’analyse des données. Il permet de collecter des données biographiques et biométriques aux postes-frontières et dans des zones non frontalières. Il aide également à mieux surveiller les schémas de migration, à orienter et à influencer les politiques de gestion des migrations et des frontières.

Conforme aux normes internationales, le MIDAS offre des performances de haute qualité à des coûts abordables et peut être installé dans des régions éloignées. À ce jour, le système MIDAS est opérationnel au Burkina Faso, Libéria, Guinée, Congo, Mali, Niger et Nigéria. Il sera prochainement installé au Bénin, au Tchad, en République Centrafricaine et en Gambie.

Réhabilitation/construction de postes de contrôle

L’OIM soutient les États en leur fournissant des infrastructures, des outils et des moyens logistiques adéquats afin de renforcer leurs capacités opérationnelles de gestion des frontières : postes de police aux frontières, compagnies mobiles de contrôle aux frontières, casernes, sièges de l’immigration. L’OIM a fourni un appui au Burkina Faso, à la Côte d’Ivoire, à la Gambie, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad pour la construction ou la réhabilitation de postes-frontières. 

Renforcement des capacités de lutte contre la fraude documentaire

L’OIM soutient les États à évaluer et à améliorer l’intégrité de leurs documents d’identité, en particulier les documents de voyage, ainsi que leurs systèmes de délivrance et de gestion connexes, en mettant l’accent sur des processus efficaces, solides et conformes aux normes internationales. Les agents de gestion des frontières dans de nombreux pays de la région ont également bénéficié du programme de formation spécifique de l’OIM sur le contrôle des documents de voyage et l’utilisation des équipements associés, soutenu par l’outil phare de formation de l’OIM dans ce domaine : le Manuel des procédures d’examen des passeports, disponible dans neuf langues. Ce renforcement a lieu au Bénin, au Burkina Faso, à Cabo Verde, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria, en République Centrafricaine, au Sénégal, au Tchad et au Togo.

Formation sur la gestion de la migration et des frontières 

L’OIM organise des formations visant à mieux sensibiliser les acteurs concernés sur les questions migratoires et s’active dans plusieurs domaines thématiques, tels que le droit international, la migration de travail, les migrations et la santé, la formation en matière d’égalité des sexes et la gestion intégrée des frontières. L’OIM dispense également une « formation thématique » axée sur des sujets spécifiques à la gestion de l’immigration et des frontières et conçue pour aider les agents de l’immigration à s’acquitter de leurs tâches et devoirs d’une manière professionnelle, efficace et éthique. 

Des modules complets ont été mis au point pour assurer une formation approfondie en matière de communication au niveau des points de contrôle frontaliers, de procédures d’examen des passeports, de lutte contre la fraude documentaire et la criminalité organisée internationale (traite et trafic de personnes), de techniques d’entrevue et d’analyse des renseignements pour les agents de l’immigration et les agents de surveillance des frontaliers. À ce jour, l’OIM a fourni des formations au Bénin, au Burkina Faso, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Liberia, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, au Tchad et au Togo.

Engagement des communautés transfrontalières

L’OIM encourage la participation des communautés transfrontalières à la gestion des frontières afin d’œuvrer à leur propre protection par une meilleure collaboration et coopération avec les autorités. En effet, les communautés étant les premières à rencontrer directement les signes d'une crise, la communication avec les autorités locales est cruciale pour assurer une réponse rapide et efficace à une crise et pour prévenir d’éventuelles crises futures.  Ainsi, une coordination efficace entre toutes les parties est essentielle pour la sécurité, la stabilité et la paix.

Cet engagement citoyen passe par le dialogue et la transmission aux autorités d’informations sur des incidents ou des activités suspectes à la frontière et vise à prévenir le déplacement de masse et désordonné en renforçant la coopération transfrontalière. Aussi, l’importance de campagnes de sensibilisation, la création de matériel d’information, d’éducation et de communication, l’établissement de dialogues avec les autorités par des forums et rencontres périodiques, la mise en place d’exercices de simulation de crise,  la création de comités de prévention communautaire en coordination avec les autorités ainsi que la création de numéros verts gratuits pour joindre les autorités sécuritaires et sanitaires permettent d’améliorer la confiance entre l’Etat et ses citoyens et de renforcer l’efficacité de l’action des autorités. Jusqu’à présent, l’OIM a fourni un appui en ce sens au Burkina Faso, en Gambie, en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal et au Tchad.

Centres de demande de visas

L’OIM gère des centres de demande de visa pour le compte des missions diplomatiques. Ces centres gérés par l’OIM s’occupent de toutes les tâches administratives du processus de demande de visa, y compris les inscriptions biométriques et s’assurent que seules les demandes de visa dûment remplies sont soumises, ainsi que tous les documents justificatifs requis. Ces partenariats d’externalisation permettent de réduire les coûts et la charge de travail des services des visas et de l’immigration, d’accélérer le traitement des demandes de visa et d’améliorer les normes de service pour les demandeurs de visa, tout en les protégeant des intermédiaires souvent peu scrupuleux.  En plus, de tels partenariats permettent aux agents des services de visa et de l’immigration de prendre des décisions éclairées fondées sur des renseignements complets et d’aider les à se concentrer sur leur fonction principale, à savoir l’attribution des visas. En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’OIM met en place des centres de demande de visa et fournit des services de vérification de documents pour le compte de l’Australie, du Canada, de l’Angleterre et de l’Espagne.