Le Niger est le principal pays de transit des flux migratoires de l’Afrique de l’Ouest vers la Libye, l’Algérie, et même la Méditerranée pour certains migrants. Entre février et juin 2016, l’OIM a établi un bilan de plus de 300 000 personnes quittant le Niger pour rejoindre (principalement) la Libye et l’Algérie. Des études menées par l’OIM révèlent que les migrants sont généralement de jeunes hommes qui émigrent pour des raisons économiques. Ils sont originaires du Sénégal, du Nigeria, de la Gambie, du Mali et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Tous ces pays sont membres de la CEDEAO, ce qui garantit aux migrants le droit de voyager et de séjourner librement au Niger, à condition d’avoir au moins une pièce d’identité nationale, comme il en est le cas pour la majorité d’entre eux. D’autres pays, dont les ressortissants débarquent également au Niger, comme le Cameroun et le Tchad, ont signé des accords bilatéraux avec le Niger, accordant la même liberté de circulation à leurs citoyens respectifs. Les migrants qui arrivent en Libye et en Algérie sont confrontés à des conditions difficiles. Ils sont également souvent bloqués ou deviennent même victimes de traitements abusifs et/ou de trafic commis par des particuliers. La tendance générale est à la hausse, et depuis 2015 entre 100 000 et 120 000 migrants ont transité par le Niger, selon des sources officielles.

Dans le même temps, la migration est devenue un véritable facteur de développement économique pour les villes situées le long des itinéraires migratoires au Niger, où l’hébergement et les autres services fournis aux migrants sont souvent les seules sources de revenus pour les ménages, surtout face à l’appauvrissement du secteur touristique lié à l’insécurité dans le nord du Niger. La loi contre le trafic des personnes, qui a été adoptée par le Gouvernement du Niger en mai 2016, prévoit en effet des sanctions contre ce crime. Cependant, des efforts considérables sont encore nécessaires pour informer et sensibiliser les populations et les différentes agences gouvernementales sur le contenu et la portée de cette loi, et adopter tous les textes réglementaires et administratifs pour sa mise en œuvre effective.

L’OIM au Niger

La réponse aux défis identifiés doit être multiforme, permettant en même temps de prévenir, de poursuivre et de punir sévèrement les auteurs d’actes de traite et de trafic de migrants, d’assurer la protection des migrants et de favoriser la migration régulière et les opportunités de développement économique, tant au Niger que dans les pays d’origine. Dans cet esprit, et malgré les nombreux défis politiques et opérationnels, des interventions bien élaborées dans des secteurs interconnectés au Niger peuvent aider à réduire de manière significative la pression migratoire au Niger et les flux irréguliers vers l’Afrique du Nord et l’Europe.

Une première mesure importante a été prise par le Gouvernement nigérien avec l’adoption d’une loi spécifique pour lutter contre le trafic de migrants. L’OIM travaille actuellement avec le Gouvernement et d’autres partenaires à l’application de la loi par l’élaboration d’un plan d’action et des formations destinées aux agents de la police et aux autorités judiciaires. En outre, l’OIM fournit un vaste programme de renforcement des capacités et une expertise aux différents organismes gouvernementaux concernés, dans les différents domaines de la migration et d’élaboration d’une stratégie nationale globale sur la migration.

Pour soutenir cet effort et permettre une meilleure compréhension et une meilleure planification, l’OIM renforce ses mécanismes de collecte et d’analyse des données grâce au suivi des flux sur le terrain.

Parallèlement, l’OIM continue d’établir des profils et de fournir des conseils et une assistance directe aux migrants, à savoir la protection des victimes de la traite et d’autres migrants vulnérables, ainsi que l’assistance au retour volontaire dans les pays d’origine. De même, elle s’emploie à renforcer la coopération transfrontalière régionale. L’un de ses objectifs est d’améliorer la coordination et l’échange d’informations entre les services frontaliers, qui contribueront à renforcer la sécurité et à lutter plus efficacement contre les crimes transfrontaliers tels que la traite et le trafic des personnes.

Dans le même temps, l’OIM s’efforce de renforcer le lien entre la migration et les possibilités de développement au Niger et dans toute la sous-région, en soutenant les initiatives locales de développement dans lesquelles les migrants sont impliqués avec les communautés d’origine et de transit, en leur offrant à tous des possibilités de formation professionnelle et de participation à des initiatives de développement.

IOM’s transit centres

IOM has five open-type transit centres for migrants in Arlit, Dirkou, Agadez and Niamey. These transit centres are open, meaning that accommodation is voluntary and migrants can leave at any time. IOM does not operate any closed / detention facilities. The main condition for accommodation in the centres is a willingness to voluntarily return home.

All migrants arriving at the centre are registered, profiled and briefed by IOM staff. Stay in the centres is generally short (1-2 weeks), allowing for migrants to finalize their return plans, contact their family and certify the presence of travel documents and tickets for transportation back home which, depending on security constraints and physical constitution of migrants, is organized either by plane or by bus.

In 2016, IOM has welcomed and assisted over 6,000 migrants in its transit centres. All migrants arriving in the centre are willing to return home, however, some migrants may leave the centres before the return component of the assistance can be delivered. This explains the difference between the numbers of migrants welcomed and the number of migrants who benefit from return transport assistance to their country and community of origin.

In addition, the transit centre in Agadez also offers short professional training for those migrants who wish to acquire skills before returning home. The local population is also associated to these trainings as to offer inclusive economic opportunities and alternatives to migration-related sources of revenue. By end December 2016, over 600 beneficiaries had been trained.

Centres de transit de l’OIM

L’OIM dispose de cinq centres de transit pour les migrants, basés à Arlit, à Dirkou, à Agadez et à Niamey. Ces centres de transit sont accessibles et l’hébergement est volontaire pour les migrants qui peuvent partir à tout moment s’ils ne souhaitent. L’OIM n’utilise pas les centres de détention fermés. Ses centres de transit accueillent principalement les migrants qui optent pour le retour volontaire dans leur pays d’origine.

Le personnel de l’OIM sur place enregistre tous les migrants arrivant au centre, établit leurs profils et leur fournit des informations pertinentes. Le séjour dans les centres est généralement de courte durée (1 à 2 semaines) pour permettre aux migrants de finaliser leurs plans de retour, de contacter leur famille et d’obtenir leurs documents de voyage et leurs billets pour le retour qui, en fonction des contraintes de sécurité et (de la constitution physique) des migrants, est organisé soit par avion, soit par bus.

En 2016, l’OIM a accueilli et assisté plus de 6 000 migrants dans ses centres de transit. Tous les migrants y arrivant sont disposés à rentrer dans leurs pays d’origine. Cependant, certains d’entre eux peuvent quitter les centres avant que l’assistance au retour ne puisse leur être fournie. Cette situation explique la différence entre le nombre de migrants accueillis aux centres et le nombre de migrants qui bénéficient d’une assistance au retour vers leurs pays et leurs communautés d’origine.

Le centre de transit d’Agadez offre également une formation professionnelle de courte durée pour les migrants qui souhaitent acquérir des compétences avant de rentrer chez eux. La population locale est également associée à ces formations afin de leur offrir des opportunités économiques inclusives et des alternatives aux sources de revenus liées à la migration. En fin décembre 2016, plus de 600 bénéficiaires avaient été formés.

Assistance et protection

Dans ses centres de transit, mais aussi dans le contexte des migrants bloqués dans le désert, l’OIM accorde une attention particulière et une assistance immédiate aux migrants. L’assistance de base comprend la nourriture et l’eau, l’hébergement (dans les centres), l’assistance médicale et psychosociale ainsi que l’assistance pour l’obtention de documents de voyage. En outre, l’OIM adapte ses services aux besoins des migrants vulnérables et leur fournit une assistance sur mesure.

L’assistance spécifique aux mineurs non accompagnés comprend, en plus de l’assistance de base, une assistance psychosociale approfondie, la coordination avec les autorités nigériennes, en particulier la justice des mineurs, la recherche de la famille, le retour volontaire avec escorte et l’assistance individuelle et une assistance à la réintégration adaptée. Conformément aux procédures opérationnelles standard élaborées conjointement avec le HCR, l’OIM oriente également les demandeurs d’asile au HCR. En termes besoins médicaux, l’OIM a fourni une assistance à plus de 800 migrants en 2016.

Assistance au retour volontaire

L’OIM fournit une assistance à tous les migrants, les Nigériens et les ressortissants de pays tiers qui souhaitent rentrer chez eux, en leur fournissant des moyens de transport et une assistance au retour. Outre l’hébergement temporaire dans l’un des centres, cette assistance implique aussi la liaison avec les consulats et les ambassades afin d’obtenir des documents de voyage ou des laissez-passer, la réservation de billets d’avion ou d’autobus pour le voyage vers les pays d’origine des migrants et de l’argent de poche pour couvrir les petites dépenses (par exemple pour la nourriture) en vue du retour au pays d’origine. Tout au long de l’année 2015, l’OIM a fourni une assistance au retour volontaire à plus de 1 500 migrants de pays tiers. En 2016, l’OIM a assisté plus de 5 000 migrants au retour volontaire dans leurs pays d’origine.

Réintégration
L’OIM met en œuvre des projets de réintégration communautaire dans les principales régions d’origine des migrants afin de rendre le processus de retour plus durable et leur offrir des perspectives d’avenir, mais aussi soutenir les communautés d’origine des migrants, souvent laissés pour compte avec peu ou pas de ressources. En fin novembre 2016, un total de 70 projets avaient été mis en place au Sénégal, en Guinée-Conakry, au Nigeria, au Mali et en Guinée-Bissau avec plus de 800 bénéficiaires directs, dont des membres des communautés, des migrants et des migrants potentiels. Les projets couvrent des activités communautaires conjointes ayant un impact plus important pour les régions ciblées, telles que l’agriculture, la pêche, les transports ou le commerce.
Service d’orientation

Depuis avril 2016, l’OIM gère un bureau d’orientation pour les migrants dans le centre-ville d’Agadez, un carrefour migratoire au Niger, pour faciliter aux migrants et aux communautés d’accueil l’accès à des informations objectives sur la migration sûre et aux conseils individuels sur les alternatives à la migration irrégulière. Il dispose d’une équipe de 14 mobilisateurs communautaires (souvent d’anciens migrants) qui ont été recrutés et formés pour partager les informations et fournir des conseils aux migrants. L’objectif du bureau d’orientation et des mobilisateurs communautaires est de promouvoir une migration sûre et éclairée, en établissant un climat de confiance avec la communauté locale et le réseau des migrants.

Les mobilisateurs se déplacent dans les quartiers et les points stratégiques d’Agadez chaque jour pour échanger avec les migrants et la communauté locale. Au cours de ces discussions, ils informent les gens sur la migration et répondent à toutes les questions sur les possibilités de migration régulière, les dangers de la migration irrégulière et le travail de l’OIM. Les migrants et les membres de la communauté d’accueil ont également la possibilité de se rendre au bureau d’orientation pour se renseigner sur la migration et l’OIM. Plus de 50 % des migrants qui ont visité le bureau d’orientation depuis son ouverture ont décidé de se rendre au centre de transit afin d’entamer le processus du retour volontaire assisté.

 

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