Communiqué
Local

Hausse de près de trente pour cent des personnes déplacées internes au Mali en six mois

Hausse de près de trente pour cent des personnes déplacées internes au Mali en six mois

Bamako - L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Mali, à travers son outil de la Matrice de Suivi des Déplacements (DTM), a constaté une augmentation de près de trente pour cent, du nombre de personnes déplacées internes, qui est passé de 209 751 en décembre 2019 à 287 496 individus au 31 juillet 2020.

Selon les données recueillies par l’OIM à Gao, Mopti, Ségou, Tombouctou, Koulikoro et dans le District de Bamako, les tensions intercommunautaires (51 pour cent) et les conflits armés (46 pour cent) sont les principales raisons de déplacement. Les données révèlent également que plus d’un quart de la population s’est déplacée plus de deux fois, et 11 pour cent des personnes se sont déplacées plus de trois fois.

L’aggravation des conditions sécuritaires dans les régions de Mopti, Ségou, Tombouctou, Gao et Ménaka et la bande frontalière Mali-Burkina Faso-Niger au cours des derniers mois, engendrent davantage de déplacements.

La population des personnes déplacées internes enregistrée dans l’ensemble des régions du Mali est constituée de 54 pour cent de femmes et 46 pour cent d’hommes dont la majorité est âgée de moins de 18 ans (59 pour cent). Constituée de 55 084 ménages, la grande majorité de cette population a perdu son autonomie et vit désormais d’aides et de dons humanitaires (49 pour cent), d’aides des communautés et/ou de tierces personnes (30 pour cent).

La majorité des personnes déplacées vivent dans les familles d’accueil (54 pour cent) contre 46 pour cent dans des sites spontanés. Les abris où vivaient ces communautés déplacées se situaient principalement sur des terrains vagues (57 pour cent), contre 25 pour cent qui logeaient dans les bâtiments des familles d’accueil. Les 18 pour cent autres logeaient respectivement dans des centres collectifs, en location, bâtiments administratifs, écoles, entre autres.

La plupart des personnes déplacées sont obligées de parcourir une distance estimée entre 10 et 30 minutes de marche pour accéder à la source d’eau la plus proche. Plus de la moitié des sites évalués (75 sur 146) ne disposaient pas de latrines fonctionnelles. Trente-sept sites ne disposaient d’aucun dispositif ou de services médicaux.

Le paludisme (37 pour cent) et la malnutrition (30 pour cent) ont été signalés comme étant les maladies les plus rependues dans ces sites. L’évaluation a enfin montré que 50 sites sur les 146 évalués n’ont pas eu accès à certaines assistances durant la période de la COVID-19. Ce sont principalement les assistances en protection, vivres, santé, eau, assainissement, hygiène, et articles non alimentaires.

La crise sécuritaire que le Mali a connu en 2012 a provoqué d’importants déplacements de populations tant à l’intérieur du territoire que vers les pays limitrophes. Les années 2018, 2019 et le premier semestre 2020 ont été marqués par la recrudescence des violences dans les régions du Centre et du Nord du pays.

Le rapport est disponible ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Samba Yadde, OIM Mali, Tel : +223 93 46 55 83, Email : syadde@iom.int ou Valérie Tamine, OIM Mali, Tél : +223 92 40 49 21, Email : vtamine@iom.int.