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La formation professionnelle donne de nouveaux espoirs aux migrants de retour camerounais

La formation professionnelle donne de nouveaux espoirs aux migrants de retour camerounais

Après avoir tenté de rejoindre l’Europe par la Libye, Georges (25 ans) et Cédric (24 ans) ont décidé de rentrer dans leur Cameroun natal en novembre 2017. À leur retour, ils se sont inscrits à une formation professionnelle grâce au soutien de l’OIM. Mises en place en Afrique de l’Ouest et du Centre, les formations professionnelles facilitent la réintégration rapide des migrants de retour dans leur communauté, en leur dotant des compétences recherchées, et leur ouvrant ainsi la voie à de meilleures opportunités d’emploi.

Dans une petite salle au troisième étage de l’Institut Siantou Supérieur de Yaoundé, capitale du Cameroun, plus de 100 personnes, membres de la famille et amis, se sont réunis pour assister à un évènement spécial. Georges, 25 ans, se présente pour la soutenance de son rapport de stage, dernière épreuve avant d’obtention de son diplôme technique en Gestion Logistique et Transport.

À l’instar de bon nombre de jeunes Camerounais, Georges rêvait des études de qualité et était prêt à tout pour y parvenir. Sa famille l’a encouragé à s’orienter vers l’étranger et à quitter le Cameroun pour l’Europe, d’autant plus que sa sœur était déjà en France.

«Lorsque j’ai quitté le Cameroun en juin 2017, ma mère et moi espérions qu’une fois en Europe, ma sœur qui est en France depuis sept ans, prendrait soin de moi et que je poursuivrais mes études là-bas», se souvient Georges.

Cependant, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Georges avait décidé de passer par le Niger et la Libye, mais face aux abus dont il a été victime en Libye, il changea d’avis et décida de rentrer chez lui.

De retour au pays à bord du premier vol affrété par l’OIM de la Libye au Cameroun en novembre 2017, Georges est resté déterminé à ne pas abandonner, malgré ce qu’il a dû endurer au cours de son voyage.

Il s’est inscrit à une formation en Gestion Logistique et Transport à l’Institut Siantou Supérieur, un établissement d’enseignement supérieur basé à Yaoundé, grâce au soutien de l’OIM dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

«Il a toujours été un bon élève», a déclaré sa tante lorsqu’ils ont tous deux rencontré l’OIM pour discuter de son projet de réintégration. Pour elle, la décision de Georges de poursuivre ses études était évidente.

Georges after successfully defending his thesis. Photo: IOM

Comme Georges, Cédric, 24 ans, a lui aussi quitté le Cameroun en 2017 en tant que footballeur enthousiaste et talentueux, dont le seul rêve était de devenir joueur professionnel à l’étranger.

«En 2017, j’ai quitté le Cameroun pour le Maroc après qu’un agent m’a offert un contrat. Je lui ai versé de l’argent pour obtenir un visa» raconte Cédric. «Mais, à mon arrivée au Maroc, j’ai découvert que c’était une tromperie et que “l’agent” avait volé mon argent».

Déçu, Cédric décide de tenter la traversée vers l’Europe, mais il sera bloqué en Libye. Grâce au soutien de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, il est rentré chez lui en novembre 2017 et s’est inscrit à une formation de deux ans en Comptabilité et Gestion des Entreprises à l’Institut Supérieur des Techniques Tertiaires et Industrielles (ISTTI) de Douala.

«J’ai compris qu’il serait mieux pour moi d’améliorer mes compétences plutôt que de continuer à chercher des opportunités pour percer dans le football, alors j’ai décidé de suivre une formation pour obtenir un diplôme technique spécialisé», dit-il.

Cédric (left) poses with IOM Douala Head of Sub-Office (Dr. Diallo) after successfully defending his thesis. Photo: IOM

Avec leurs compétences nouvellement acquises, Georges et Cédric espèrent trouver des emplois décents et productifs et construire l’avenir dont ils rêvent.

Depuis juin 2017, plus de 3 000 Camerounais bloqués en Libye ou au Niger sont rentrés chez eux grâce au soutien de l’OIM dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Ils peuvent bénéficier de projets de réintégration individuels, communautaires ou collectifs, un programme de l’OIM visant à s’attaquer, dans la mesure du possible, aux facteurs de la migration irrégulière.

Tout comme Georges et Cédric, 35 des migrants de retour au Cameroun ont choisi la formation professionnelle pour leur réintégration. Dans les cas Georges et Cédric, l’OIM a pris en charge leurs frais de scolarité et d’examen pour alléger le coût de leurs études.

Cet article a été écrit par Serena Pescatore, chargée de communication et de sensibilisation à l’OIM Cameroun. Pour plus d’informations sur l’initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, veuillez consulter le site web : www.migrationjointinitiative.org/fr.