Ouagadougou – Le gouvernement burkinabé et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso, soutenus par l’Union européenne, ont accueilli 59 Burkinabé de retour de Douala, au Cameroun, à l’aéroport international de Ouagadougou, dans la soirée du 12 septembre 2019.

Les passagers étaient tous rescapés du naufrage d’une embarcation partie de Cotonou, Bénin, et survenu dans la nuit du 29 au 30 juillet 2019 près d’Ebodje, au large de Kribi, au Cameroun. Les 117 personnes à bord, principalement de nationalités burkinabé (59), ghanéenne (32) et togolaise (26), s’étaient retrouvées bloquées en haute mer à la suite d’une panne sèche.

Une réponse d’urgence avait été apportée par les autorités locales et administratives camerounaises ainsi que par les communautés locales afin de permettre aux migrants bloqués dans le pays et totalement démunis d’avoir accès aux services de base.

Suite à une sollicitation du Consulat honoraire du Burkina Faso auprès de l’OIM au Cameroun, et en raison de l’absence de toute autre source de financement possible afin de les assister, les passagers de l’embarcation ne pouvant pas couvrir les coûts du retour ont pu bénéficier d’une aide au retour volontaire. Les personnes originaires du Togo et du Burkina Faso ont été transportées le 12 septembre sur un vol charter de la compagnie Air Burkina affrété par l’OIM grâce au soutien financier du Fonds régional d’assistance directe (FRAD) de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Le Fonds régional d’assistance directe créé en 2019 par l’OIM est un outil souple permettant de répondre aux besoins urgents et imprévus en matière d'assistance et de protection des migrants qui se trouvent bloqués le long des routes migratoires en Afrique de l’Ouest et du Centre et qui sont originaires de la région.

« Alors même que les médias ont tendance à couvrir exclusivement la migration africaine vers l’Europe, nos données montrent que plus de 70% des migrants se déplacent à l’intérieur même de la région de l’Afrique de l’Ouest, » dit Andreas de Boer, chargé des programmes à l’OIM Burkina Faso. « Or, ces migrants font face à une grande vulnérabilité également dans la région. L’aide au retour et à la réintégration est essentielle pour un nouveau départ et nous félicitons le gouvernement du Burkina Faso d’avoir pris à cœur cette question,» a-t-il conclu.

La prise en charge dans le cadre du FRAD comprend le transport des rescapés du naufrage d’Ebodje à Kribi et leur hébergement temporaire au Cameroun, une prise en charge médicale et alimentaire ainsi que l’aide au retour volontaire dans leur pays d’origine. Les Burkinabés de retour vont bénéficier d’une aide à la réintégration et d’un soutien médical, social et psychosocial, notamment les migrants de retour les plus vulnérables tels que les mineurs qui seront pris en charge par l’UNICEF et l’action sociale.

L’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrations financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique et mise en œuvre par l’OIM a été lancée en 2017 dans 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre afin de porter assistance aux migrants bloqués le long des routes migratoires et notamment le long des routes dites méditerranéennes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Andreas de Boer, à l’OIM Burkina Faso, Tel : +226 74 93 81 28 ; Email : adeboer@iom.int