Communiqué
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L’OIM et le HCR renforcent leur réponse à l’impact de la sécheresse sur les populations hôtes et réfugiées en Mauritanie

L’OIM et le HCR renforcent leur réponse à l’impact de la sécheresse sur les populations hôtes et réfugiées en Mauritanie

Bassikounou/Camp de Mbera – Située au sud-est de la Mauritanie et à la frontière avec le Mali, la région du Hodh El Chargui, qui depuis 2012 accueille les réfugiés maliens ayant fui le conflit dans leur pays, fait face ces dernières années à un déficit pluviométrique qui a entrainé la mobilité des populations principalement nomades.  

L’insécurité alimentaire et les restrictions sur la mobilité prises par le gouvernement pour combattre la COVID-19, ajoutent une couche de vulnérabilité à ces populations, déjà déstabilisées par la nouvelle vague de sécheresse de 2019, et pour qui la période de soudure 2020 s’annonce particulièrement difficile.

Afin de venir en aide aux populations affectées, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont conjointement lancé en avril 2020 une campagne de distribution d’aliments de bétail. 

« Notre bétail a déjà transhumé vers les zones frontalières, mais il y a une grande pression sur la petite quantité de pâturages dans ces zones », a déclaré un éleveur résidant à Bassikounou, dans le Hodh El Chargui. « Nos moyens de subsistance sont anéantis car ils dépendent directement de la terre et de la pluie. Les restrictions sur la mobilité nous empêchent de traverser la frontière à la recherche de pâturages plus verdoyants », a-t-il ajouté.

La campagne a permis la distribution d’aliments de bétail à 1 250 ménages du camp de réfugiés de Mbera, comptant plus de 60 000 personnes. Les populations hôtes du département de Bassikounou où vivent la majorité des réfugiés, environ 50 000 individus, ont également bénéficié de cette aide. 

Dans une des régions les plus fragiles de Mauritanie en termes d’accès aux ressources naturelles, cette approche au profit des deux communautés est cruciale pour maintenir et promouvoir la coexistence pacifique entre les réfugiés et les habitants du Hodh Chargui qui les accueillent.

Ces actions devraient contribuer à restaurer la santé animale dans le département de Bassikounou, et permettre aux familles les plus affectées de faire face à une soudure anticipée. Pendant la campagne, des vaccinations d’urgence ont également été organisées pour 8 500 cheptels des communautés hôtes et réfugiées de Bassikounou, et de l’aliment de bétail a été distribué à 8 500 autres cheptels qui ont survécu aux précédentes sécheresses. 

« L’élevage joue un rôle clé dans l’économie mauritanienne. Ce secteur concerne les revenus de 60 à 70 % de la population et représente 14 à 17 % du PIB. Il est pourvoyeur d’emplois et participe à la distribution des revenus en milieu rural, demeurant quelques fois la seule source de revenus pour les populations les plus vulnérables et l’unique mode d’exploitation et de valorisation des zones semi-arides, » explique Momme Ducros, Chargé de projet à l’OIM Mauritanie.

La Mauritanie sera sans doute une des régions du monde les plus affectées par le changement climatique, avec des impacts importants sur les disponibilités en eau et en ressources fourragères. Les risques, la fréquence et la sévérité des sécheresses vont augmenter, avec un impact négatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages agropasteurs.

Grâce à un financement du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF), l’OIM en Mauritanie fournit de l’aide d’urgence aux populations hôtes et réfugiées affectées par le changement climatique.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Momme DUCROS au Bureau de l’OIM en Mauritanie, email : mducros@iom.int, tél : +222 42 88 89 44.