Niamey – La route migratoire à travers le Niger peut comporter des risques susceptibles d’accroître la vulnérabilité des migrants, tels que la perte de documents de voyage, le manque de ressources pour poursuivre le voyage en toute sécurité et dans la dignité, ou l’exposition à des actes criminels et à la violence sexiste.

Sans accès à des mesures de protection adéquates, d'innombrables migrants peuvent devenir victimes de violence, de travail forcé, d'exploitation et de mauvais traitements, aux mains de passeurs, d'employeurs et d'autres acteurs.

À ce jour, il n’existe pas de définition internationalement acceptée d’un migrant vulnérable ni de procédures claires et reconnues pour identifier et fournir une assistance en matière de protection aux migrants vulnérables.

Dans ce contexte, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a récemment élaboré un manuel sur la protection et l’assistance des migrants vulnérables à la violence, à l’exploitation et aux mauvais traitements. L’objectif principal de ce manuel est de fournir à tous les acteurs concernés une clarté conceptuelle, des définitions opérationnelles et un cadre de protection et d’assistance.

Le manuel repose sur une approche globale visant à déterminer la vulnérabilité des migrants à la violence, à l’exploitation et aux abus, et comprend une liste de contrôle permettant d’évaluer les risques à différents niveaux - individuel ou familial, ainsi qu’au niveau communautaire et structurel.

Cet outil récemment développé propose un cadre d’action programmatique pour protéger et assister les migrants vulnérables lors des différentes étapes du processus de migration : dans les pays d’origine, de transit et de destination.

Dans le cadre du projet « Safety, Support and Solutions in the Central Mediterranean Route » financé par le département du Développement international (DFID) du gouvernement britannique, l’OIM a organisé une formation pilote pour accompagner le lancement du manuel cette semaine.

Le projet vise à fournir un soutien humanitaire et de protection essentiel aux migrants lors des moments clés du parcours. Une assistance est offerte aux migrants en transit et à leur retour, en particulier aux victimes de traite, aux enfants non accompagnés et aux migrants en situation de vulnérabilité.

Cette formation pilote s’adresse aux décideurs et aux partenaires institutionnels de l’OIM au Niger, dans le but d’introduire des concepts et de mécanismes d’action clés pour le soutien et la protection des migrants vulnérables.

« Il s’agit d’une formation très intéressante qui intervient à un moment où la migration est devenue un phénomène social », a déclaré Mme Tahirou Ramatou, directrice de la promotion de la solidarité au Ministère de la Population du Niger. « En tant que membre d’un ministère responsable des groupes vulnérables au niveau décisionnel, je pense que cette formation nous aide à mieux comprendre la réalité du terrain. »

Basé sur une méthodologie participative, l'atelier de trois jours a été une opportunité pour les participants de réfléchir au cadre législatif actuel, aux politiques et stratégies existantes, ainsi que de proposer des solutions appropriées dans le contexte du Niger.

La formation s’est terminée par une demi-journée de jeux de rôles visant à mettre en pratique la nouvelle méthodologie apprise et à se familiariser avec les outils d’identification et de référencement de l’OIM destinés aux migrants vulnérables.

« En l’absence de procédures appropriées, les praticiens de la protection risquent de ne pas être en mesure de reconnaître les migrants vulnérables et d’identifier les services appropriés dont ils ont besoin », a déclaré Barbara Rijks, cheffe de mission de l’OIM au Niger. « L'impact de ces risques peut être atténué en accédant aux services appropriés et en apportant une réponse cohérente et concertée des différents acteurs impliqués aux niveaux mondial, régional et local », a-t-elle ajouté.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, Email : mchiriac@iom.int.