Dakar – Migrants comme Messagers participera à un grand événement centré sur la communication digitale en Afrique, ADICOMDAYS, qui se déroule cette année dans un contexte particulier, marqué par la COVID-19.  

L'événement aura lieu du 22 au 23 octobre en ligne. Plus d’un millier d’acteurs de la communication digitale africaine échangeront sur les tendances dans le secteur de la communication digitale. 

“Notre objectif est de créer des espaces de discussion autour de la question migratoire,” rappelle Mohamadou Ba, assistant en communication pour Migrants comme Messagers. 

“Les campagnes digitales viennent en complément d’activités communautaires de terrain et permettent de s’adresser aux publics concernés sur les plateformes où elles sont déjà présentes. Les médias sociaux permettent également d’amplifier la portée d’événements locaux.” 

Pour le programme Migrants comme Messagers, participer à cet événement cadre avec l’un des objectifs du projet qui est de soutenir la production et la diffusion notamment sur les réseaux sociaux de témoignages authentiques d’expériences migratoires dans sept pays d’Afrique de l’Ouest -Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Liberia, Nigéria, Sénégal et Sierra Leone. 

De nombreux migrants entreprennent des voyages dangereux et mortels sans être pleinement conscients des risques encourus. Des recherches suggèrent en outre que les migrants potentiels se méfient généralement des informations officielles et sont plus susceptibles de se fier aux publications sur les réseaux sociaux. 

Autour du thème retenu pour ADICOMDAYS, une question centrale pour Migrants comme Messagers : Comment le monde digital peut-il contribuer à la circulation d’informations fiables et à la facilitation d’un débat constructif sur la question migratoire, afin de permettre aux jeunes d’opérer des choix éclairés ? 

Une bonne connaissance du secteur digital peut également constituer un atout pour la réintégration des migrants de retour. Ces derniers peuvent en effet saisir les nombreuses opportunités en matière d’entreprenariat comme l’a fait Fatou Guet Ndiaye, migrante de retour au Sénégal qui utilise son téléphone et les réseaux sociaux pour vendre des produits en ligne.  

“Je me suis connectée sur Facebook pour voir les tendances en matière d’habillement. J’ai réalisé que les tissus en lin pour hommes étaient en vogue. J’en ai publié des images en Story sur WhatsApp et j’ai commencé à recevoir des commandes. Je gagnais au minimum 1000 francs CFA par mètre de tissu vendu,” précise-t-elle.

Les influenceurs engagés sur les grandes questions sociétales de notre époque sont des alliés naturels pour l’amplification de la portée des témoignages et des informations partagées sur la question migratoire. Ces acteurs incontournables du numérique sur le continent peuvent créer le débat autour des motivations, des dangers, des espoirs suscités ou tout simplement sur les histoires uniques écrites au cours de périples parsemés d’embûches. 

En parrainant ce concours, Migrants comme Messagers affiche son soutien aux créateurs de contenus engagés. C’est également l’occasion de créer un point de rencontre entre ces créateurs de contenus et les volontaires engagés dans le projet afin de faire éclore des idées innovantes dans le sens d’une mise à disposition d’informations de première main sur la question migratoire. 

L'Organisation internationale pour les migrations mène des campagnes de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière. Elle fait également la promotion des voies régulières disponibles et des opportunités locales alternatives. En Afrique de l’Ouest et du Centre, ces campagnes visent à faciliter des choix migratoires plus sûrs et informés. Ces campagnes ont été développées pour répondre à la désinformation des migrants et des dangers auxquels ils sont confrontés lorsqu'ils migrent de manière irrégulière.