Communiqué
Local

A Nouadhibou, l’OIM travaille avec les autorités locales pour faciliter l’accès aux soins des migrants vulnérables et victimes de traite

A Nouadhibou, l’OIM travaille avec les autorités locales pour faciliter l’accès aux soins des migrants vulnérables et victimes de traite

Aux centres de santé de Nouadhibou, au nord de la Mauritanie, Mauritaniens et migrants se côtoient dans les couloirs en attendant d’être pris en charge par le personnel de santé. Gérés directement par la mairie, ces centres offrent des soins d’urgence, de chirurgie, de gynécologie ou encore de prise en charge du diabète, à des prix abordables.

Ces centres offrent la possibilité aux plus démunis, dont les migrants les plus vulnérables qui résident dans la commune, d’accéder à une offre de soins décente. Mais ces centres manquent de moyens et la récente dégradation de l’une des structures en raison des intempéries de septembre 2019 n’a fait que prolonger l’attente des patients pris en charge par les autres centres.

« Les fonds de la ville de Nouadhibou permettent de rembourser une grande partie des soins prodigués. Mais le matériel est extrêmement vétuste, certaines machines datant de plusieurs dizaines d’années », souligne M. El Ghassem Ould Bellali, maire de Nouadhibou. « Nous sommes ouverts à soigner tous types de malades, Mauritaniens comme étrangers. Mais malgré la bonne volonté du personnel de santé, il est parfois très difficile de pouvoir accueillir et soigner ces patients dans des conditions convenables » a-t-il ajouté.

Afin de soutenir les efforts engagés par les autorités locales pour les migrants, l’OIM Mauritanie a fait don à ces centres (12/02) de matériel de santé, dont du matériel chirurgical, pour un montant total de $40 000 USD, financé grâce au soutien du Comité d’allocation de ressources pour les migrations (Migration Resource Allocation Commitee), établi par l’OIM.

De nombreuses victimes de traite font partie de ces personnes accueillies et soignées par le personnel de santé. Mais en raison d’un manque de formation du personnel ainsi que d’un manque d’information des victimes elles-mêmes, de nombreux cas ne sont pas repérés et ces personnes ne reçoivent jamais l’assistance spécifique dont elles nécessitent. Afin de palier ce déficit, l’OIM Mauritanie entamera dès le mois de mars, différents cycles de formation pour les personnels de santé de Mauritanie afin de les aider à identifier, prendre en charge et informer les victimes de traite.

« De nombreux cas de traite ont été repérés à Nouadhibou et pris en charge par l’OIM. Au total, plus de 200 victimes ont été assistées en Mauritanie depuis 2017. Mais il reste encore énormément de travail d’information et de sensibilisation à accomplir, » confie Laura Lungarotti, cheffe de mission de l’OIM en Mauritanie. « Beaucoup de survivants de traite ne savent même pas qu’il existe des programmes et des lois pour les protéger. Grâce à ces formations, les personnels de santé pourront identifier les cas de traite, apporter une assistance médicale et psychologique adaptée et référer ces personnes aux institutions aptes à les assister, » conclut-elle. 

Beaucoup reste à faire en Mauritanie afin de mieux protéger les survivants de traite. Mais les signaux sont positifs. Le Ministère de la Justice présentera bientôt au parlement mauritanien des nouveaux projets de lois visant à améliorer la protection de ces victimes et à renforcer les poursuites judiciaires contre les trafiquants et passeurs.

Ces lois ont pu être révisées notamment grâce à l’appui de l’OIM Mauritanie.