Abidjan – Malgré la fermeture des frontières due à la pandémie de COVID-19, 147 Nigériens bloqués depuis bientôt cinq mois en Côte d’Ivoire sont finalement rentrés chez eux le 6 août grâce à un vol affrété par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et au financement de l’Union européenne.  

Plus de la moitié des passagers étaient des femmes, des enfants et des nourrissons.

Ce vol charter est le premier organisé par l’OIM Côte d’Ivoire pour permettre le retour de ressortissants étrangers dans leur pays d’origine pendant la pandémie.

Le groupe de Nigériens aidés au retour volontaire, fait partie de plus de 550 migrants nigériens bloqués en Côte d’Ivoire depuis le début de la pandémie. En juin, le gouvernement du Niger avait débuté son assistance à ses ressortissants les plus vulnérables en leur fournissant notamment une aide alimentaire et une aide en produits d’hygiène. Elle avait également sollicité l’assistance de l’OIM pour organiser le retour volontaire des Nigériens bloqués.

Le 17 et 18 juin l’OIM a procédé à l’enregistrement de plus de 550 nigériens en situation de grande vulnérabilité à Abidjan, la capitale économique. Parmi eux, des hommes, des femmes, et des enfants sans abri et dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins.

« Cette situation met en lumière l’enjeu de l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre aux milliers de personnes vulnérables et bloquées aux frontières de rentrer chez elles, » a déclaré Marina Schramm, cheffe de mission de l’OIM Côte d’Ivoire.

« Aujourd’hui, même avec notre propre argent, ce n’est pas possible de rentrer chez nous au Niger ! Cette initiative va nous permettre un prompt retour à la maison donc elle tombe vraiment à point nommé et nous en sommes tous reconnaissants, » s’est enthousiasmé Arouna Garba, un des Nigériens bloqués à Abidjan.

Durant l’enregistrement, plus de 550 masques de protection réutilisables ont été distribués. Ces masques ont été cousus par cinq Ivoiriens de retour, bénéficiaires de l’aide à la réintégration de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Pour contribuer à la réponse nationale contre la COVID-19 et mitiger l’impact socioéconomique des mesures préventives sur les activités de réintégration de certains migrants de retour, l’OIM a fait appel à plusieurs de ses bénéficiaires pour concevoir plus de 1 000 masques de protection destinés à être distribués à des populations en situation de vulnérabilité.

« Concevoir ces masques, c’est contribuer à protéger notre santé et celle des autres, parce que la COVID-19, ce n’est pas du jeu, » a expliqué Zoumana, 19 ans, rentré d’Algérie en 2020 et exerçant aujourd’hui le métier de couturier.

Le 23 mars, le Gouvernement ivoirien a déclaré l’état d’urgence et adopté des mesures préventives, telles que la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Ces restrictions frontalières, à ce jour toujours en place en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la sous-région, constituent un défi pour la migration. Selon l’OIM, plus de 10 000 personnes sont bloquées en Afrique de l’Ouest et du Centre depuis le début de la pandémie.

Cette aide a été rendue possible grâce à l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants par le biais du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique. Depuis 2017, près de 6 900 Ivoiriens ont pu rentrer chez eux grâce à cette initiative.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Lavinia Prati, OIM Côte d’Ivoire, Tel. +225 80 07 01 27, email : lprati@iom.int