Communiqué
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À quoi ressemble le travail d’un psychologue de l’OIM ?

À quoi ressemble le travail d’un psychologue de l’OIM ?

Yero Boubacar, psychologue pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) Niger, nous explique en quoi consiste son travail et l’importance d’apporter une aide psychosociale aux migrants de retour vulnérables.

« La principale mission qui incombe à nous, psychologues des centres de transit pour migrants de l’OIM, est celle de prendre en charge les migrants souffrant de troubles psychologiques ou psychiatriques afin de les aider à retrouver un équilibre psychologique, de les aider à retrouver leurs familles, et de les accompagner au besoin jusqu’à leurs pays d’origine », nous confie Yéro Boubacar.

« Ainsi, plusieurs activités permettant l’amélioration psychique de nos bénéficiaires interviennent dans la prise en charge : entretiens psychologiques, groupe de paroles, art-thérapie, activités sportives, sorties loisirs etc…La quasi-totalité des nos bénéficiaires ont pu retrouver un équilibre psychique. Et grâce à cette aide psychosociale, ils ont tous pu rentrer chez eux un peu plus sereins. »

« Je me souviens d’Emmanuel, un jeune burkinabé recueilli au centre de transit d’Arlit puis d’Agadez, qui a quitté l’Algérie dans des conditions traumatisantes. Emmanuel présentait un trouble de comportement qui se manifestait par un isolement -il refusait tout contact avec autrui-, il souffrait d’hallucinations auditives et des soliloqués interminables. Il était très timide, semblait tout le temps anxieux et ne communiquait avec personne. Il ne répondait à aucune de nos sollicitations d’entretiens et refusait de nous écouter quand on lui parlait. Nous avons fait appel à un interprète en langue Moré, sa langue maternelle, pour qu’il accepte de nous parler, mais en vain. Au fil du temps, comme la situation ne s’améliorait pas, notre spécialiste en santé mentale à qui nous l’avons référé, a jugé utile de l’hospitaliser en psychiatrie. Après quelques jours de traitement, il est retourné au centre de transit. Deux jours après sa libération de la psychiatrie, nous avons commencé à constater un changement de comportement chez Emmanuel. Il réclamait lui-même des entretiens psychologiques et est devenu plus ouvert, il discutait, il était moins timide et plus souriant. Nous lui avons proposé de participer à l’activité d’art- thérapie, qui permet aux migrants de s’exprimer à travers différentes formes d’art, sous forme de tableau artistique, de danse, de slam, etc.»

« Cette activité a été très bénéfique pour lui. Il nous a donné de vraies informations sur sa famille, sur sa communauté d’origine, ce qui a permis d’aboutir avec succès à son retracement. Nous l’avons alors accompagné jusqu’à Ouagadougou où l’OIM Burkina Faso a assuré son retour chez ses parents. On m’a dit qu’ils avaient été heureux de le retrouver. »