Avec plus d’un million de kilomètres de frontières en plein cœur du Sahel, la Mauritanie est depuis longtemps la voie privilégiée pour tous types de mouvements : migration, transhumance, mais aussi trafic illicite. Ces voies de contrebande continuent d’être utilisées par des criminels exploitant aussi bien des mauritaniens que des ouest africains à des fins de mendicité ou travail forcés, dans le pays, en Afrique du Nord, en Europe ou au Moyen-Orient.

« Une agence de recrutement m’a abordée et puis proposé un poste de secrétaire dans une ambassade d’un pays du Golfe. Ils m’ont promis un salaire de 400 dollars par mois, mais quand je suis arrivée, on m’a emmenée dans une maison pour être nourricière et aide-ménagère. Je n’avais pas le droit de sortir, ni même de pouvoir appeler ma famille. Six mois après mon arrivée, je suis tombée malade et les propriétaires de la maison m’ont abandonnée dans la rue. Je n’ai jamais voulu partir, je ne voulais pas laisser mes enfants tout seuls. Mais c’était mon destin, tout était écrit » confie Mouna, une victime de traite mauritanienne assistée au retour.

Afin de venir en aide à ces victimes de traite rentrées au pays grâce à des ONG dans les pays du Golfe, l’OIM travaille depuis quelques années avec l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAPEJ) pour fournir une formation professionnelle et un soutien technique à 45 personnes pour leur permettre de se réinsérer dans la vie active du pays.  

« Nous avons accompagné les différents Mauritaniens de retour et les victimes de traite dans la mise en œuvre de leurs projets à monter leurs business plans, et nous leur avons proposé de s’associer pour optimiser la rentabilité de leurs projets » Mr El Béchir Ould Abed Razagh, Directeur du Développement des Compétences à l’ANAPEJ.

Dans le cadre du projet « Comprendre les routes migratoires et combattre la traite des êtres humains en Mauritanie », financé par le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, l’OIM a pu fournir ce mois-ci à l’agence le matériel informatique dont elle manquait afin de faciliter le programme de formation.

Un appui institutionnel a également été apporté au Ministère de la Justice lors des consultations nationales pour mettre à jour les lois de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants. Ces consultations ont été organisées dans 4 villes du pays - Aleg, Kiffa, Nouadhibou et Nouakchott - qui ont abouti à des textes de lois renforçant la protection des victimes et qui seront soumis au vote du parlement début de l’année 2020.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Laura PARKER lparker@iom.int