Nombreux sont ceux qui, originaires de l’Afrique de l’Ouest, se rendent en Mauritanie afin de perfectionner leur apprentissage de l’Islam, y compris un nombre important d’enfants envoyés par leurs parents. Ces enfants sont hébergés dans des écoles coraniques formelles ou informelles, appelées mahadras, qui dispensent une éducation islamique traditionnelle. Un grand nombre d’entre eux viennent du Sénégal, Mali, Guinée, Gambie ou Sierra Leone.

Ces mahadras représentent parfois aussi un lieu d’accueil pour des enfants non-accompagnées en route vers l’Europe. Or, ces jeunes élèves sont parfois livrés à eux-mêmes : manque d’accès aux soins et aux services de protection, abus physiques, travail ou mendicité forcés, certains de ces enfants sont victimes de traite. Il appartient à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de soutenir le gouvernement dans l’amélioration des conditions de traitement de ces enfants au sein de ces écoles afin de mieux les protéger et leur offrir des solutions durables pour leur avenir, tels que la réunification familiale ou le retour volontaire dans le pays d’origine.

Après trois ans d’action, l’OIM en Mauritanie a organisé du 27 au 30 janvier au Musée national de Nouakchott, un événement sur ce thème afin de mettre en lumière les défis auxquels font face ces milliers de jeunes, ainsi qu’une visite aux mahadras et une rétrospective de l’action de l’OIM, ouverte au public.

En un an, plus de 1 100 enfants mauritaniens et migrants ont vu leurs conditions améliorées grâce à une assistance alimentaire et de produits de premier besoin et à la réhabilitation des espaces d’habitation dans les mahadras. En plus, ils ont reçu des cours d’alphabétisation et de formation professionnelles pour les outiller à l’insertion sociale en Mauritanie ou dans leurs pays d’origine.     

« La situation des enfants dans les Mahadras est au centre des préoccupations du président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui accorde un intérêt particulier par rapport à leur situation à travers l’élaboration de plans et programmes leur permettant d’intégrer la vie active » a déclaré Dr. Sid ’Ahmed Ould BOUNAMA, conseiller du Ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel chargé de la communication.

Cette exposition a été l’occasion de faire une revue des différentes actions telles que l’initiation à des activités récréatives, comme le football et le théâtre, et d’alphabétisation dans les Mahadras, le renforcement des capacités sur la protection de l’enfance à destination des travailleurs sociaux du Ministère des affaires sociale de l’enfance et de la Famille et des Cheikhs de l’Association des Oulémas de Mauritanie.

« Ces photos ont été un outil de plaidoyer pour mettre en lumière les conditions de vie dans les mahadras, montrer l’impact de l’intervention de l’OIM et rappeler les besoins croissants des enfants. Il faut parler beaucoup plus des enfants dans les mahadras, donner de la visibilité à leurs problèmes sans préjudice et être pratique pour pouvoir les adresser. » A déclaré Laura Lungarotti, Chef de mission de l’OIM Mauritanie.

Ali est un élève d’une école coranique de Nouakchott, il a été envoyé par ses parents du Sénégal pour venir apprendre le coran en Mauritanie, il ne sait pas quel âge il a, tout ce qu’il sait, c’est que ça fait deux ans qu’il apprend dans son école, Ali rentrera chez lui quand il aura fini ses études. Dans le cadre du projet Ali a reçu une assistance alimentaire, médicale et des cours de Français, d’Arabe et de mathématique.

Cette activité a été mise en œuvre dans le cadre du projet « Améliorer les capacités d’intervention en Mauritanie en matière d’assistance aux enfants migrants, vulnérables », financé par l’Union européenne et le gouvernement italien à travers le Programme régional de protection et de développement pour l’Afrique du Nord (RDPP-NA en anglais).

Pour plus d’informations, veuillez contacter Laura Sisniega LSISNIEGACRESPO@iom.int