Niamey – Un accord de paix a été signé le 28 août entre les communautés Fulani Bororo et Touareg Daoussak, dans le sud-ouest du Niger, mettant fin aux conflits entre les deux groupes, qui les affectent depuis des décennies.

La partie sud-ouest du Niger est caractérisée par de faibles niveaux de développement socio-économique, notamment un manque d'opportunités économiques, des tensions sur les ressources disponibles limitées et des menaces dues aux conflits ethniques.

La bande nord de la région de Tillabéri est depuis longtemps une source d’affrontements intercommunautaires liés à la surexploitation des ressources naturelles et aux vols de bétail à main armée récurrents, exploités par des organisations extrémistes violentes (VEOs) voulant s’établir dans la région.

« Cet accord de paix représente une étape importante pour mettre fin aux violences qui affectent depuis longtemps la paix et la cohésion sociale à la frontière entre le Niger et le Mali », a déclaré l'un des dirigeants de la communauté lors de l'événement.

L’événement s’est déroulé en présence de plus de 600 invités, dont des dirigeants locaux de la région de Tillabéri et des représentants de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) au Niger.

« Compte tenu de cet accord, j'espère que la population de la région ne sera plus confrontée à la violence en raison de la participation de tous les dirigeants influents des deux communautés touchées », a déclaré l'un des membres de la communauté présente.

Cet événement historique s'est concrétisé par une série de médiations organisées par les autorités locales et soutenues par Programme de Cohésion Communautaire au Niger (PCCN) de l’OIM par le biais d'activités culturelles telles que des festivals traditionnels et des caravanes de paix, contribuant à la réconciliation globale de la communauté.

Le PCCN s’attaque à ces principaux facteurs de conflit, notamment le chômage des jeunes, la portée accrue des VEOs et le sentiment de longue date d’exclusion entre différents groupes ethniques.

Mis en œuvre depuis 2014 et financé par l'USAID / Programme des Initiatives de Transition (USAID / OTI), le programme PCCN utilise un mécanisme de petites subventions qui permet une mise en œuvre rapide et une flexibilité permettant de répondre aux dynamiques de la région en constante mutation.

L'objectif principal du programme est de s'assurer que les communautés à risque résistent aux menaces internes et régionales pesant sur leur stabilité, en particulier celles liées à l'extrémisme violent. En se concentrant sur les dirigeants locaux, le programme vise à donner aux communautés les moyens de s’attaquer aux problèmes actuels et de prendre les mesures appropriées et immédiates.

Les activités du programme ciblent les dirigeants locaux aux niveaux gouvernemental et communautaire, les organisations locales, les femmes et les jeunes. Le PCCN soutient, entre autres, des caravanes et des forums de sensibilisation communautaires, des formations visant à renforcer les capacités en matière de leadership, de petites initiatives socio-économiques et des événements sportifs et culturels.

Le PCCN travaille dans les zones les plus marginalisées et isolées des régions de Diffa et de Tillabéri, où il collabore avec des dirigeants locaux pour fournir aux communautés les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour faire face aux menaces des VEOs.

« La région dans laquelle cet accord de paix a été signé a longtemps été tendue, divers groupes armés exploitant les tensions interethniques pour accroître la marge de manœuvre de leurs activités criminelles », a déclaré Alan Bobbett, Chef du Parti et Chargé du Programme au PCCN. « Cette intervention réussie a démontré que des approches plus douces à ces conflits peuvent être très efficaces et jeter les bases d'un développement favoriser dans la région. »

Les autorités locales et les représentants du HACP ont saisi cette occasion pour exhorter les membres de la communauté à continuer de maintenir la paix et à cultiver la cohésion sociale, malgré le climat de sécurité difficile dans la région.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int.