Niamey - Du 28 au 30 août, un forum international des jeunes sur la désertification a été organisé à Niamey par l'Association des jeunes pour l'environnement et l'éducation civique au Niger (AJEEC - Niger), l'Agence nationale de la Grande Muraille Verte (ANGMV) et le Réseau Sahel Désertification, avec le soutien de l'OIM grâce à l'Agence Danoise pour le développement international (Danida).

« Le lien entre la migration et l’environnement est historique, et nous devons donc le considérer de manière explicite au niveau institutionnel », a déclaré Barbara Rijks, cheffe de mission de l'OIM au Niger, lors de son discours d'ouverture. « Tous les partenaires doivent être impliqués dans cette lutte acharnée contre la désertification au Niger si nous voulons changer les choses. »

Selon l'Internal Displacement Monitoring Center (IDMC), en 2017 seulement, 189 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Niger en raison de catastrophes naturelles, principalement causées par les inondations. Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes qui ont été chassées de chez elles pour des raisons telles que la désertification ou la salinisation des eaux souterraines.

Ce forum de deux jours a été l'occasion pour divers homologues gouvernementaux impliqués dans la lutte contre la désertification et le changement climatique de plaider pour l'inclusion du Niger dans l'Agenda 2030 pour le développement durable.

Au cours de l'événement, les parties prenantes ont fait référence à l'initiative africaine « The Great Green Wall » qui vise à combattre les effets néfastes du changement climatique, de la dégradation des terres et de la désertification qui affectent actuellement la région du Sahel. Le projet vise à reboiser une vaste zone s'étendant de Dakar à Djibouti, de plus de 7 000 km en longueur et 15 km en largeur.

La mission de l'OIM au Niger est intervenue pour présenter ses initiatives relatives à la résilience face aux changements climatiques, au développement durable et aux migrations. Les intervenants ont rappelé à l'auditoire que la migration environnementale est le résultat d'une variété de facteurs, allant des facteurs socio-économiques aux facteurs démographiques.

Plusieurs activités de la mission ont été présentées, dont le projet "Initiatives pour le Développement de l'Entreprise" (IDÉE) qui vise à sensibiliser les jeunes à la création d'emplois locaux et d'activités entrepreneuriales comme alternatives à la migration irrégulière, avec le soutien de l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS).

La mission a également présenté ses formations professionnelles dans le cadre du projet financé par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) à Agadez, dans le cadre du Mécanisme de Ressource et de Réponse pour les Migrants (MRRM) de l’OIM. Grâce à ce projet, les migrants en transit et les membres de la communauté reçoivent une formation agricole.

Une association de jeunes basée à Niamey, dédiée à la lutte contre le changement climatique et la désertification, a pris la parole et est intervenue au cours des discussions. « Les jeunes sont non seulement victimes de la désertification, mais aussi des acteurs clés dans la lutte contre ce fléau », a déclaré Abdoulaye.

Dans le cadre des activités du forum, de jeunes chefs d'entreprise accomplis et engagés dans des activités liées à l'économie verte sont venus présenter leurs initiatives et ont plaidé pour une place centrale des jeunes dans les entreprises vertes et durables.

Au terme de ces deux journées, les organisateurs ont invité tous les participants à une visite de terrain sur le site de Sakey Koira Tegui dans la région de Niamey, pour leur montrer l'évolution d'un site qui avait été menacé par la désertification les années précédentes, mais qui a maintenant été reboisé grâce au programme de la Grande Muraille Verte.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int.