Avant de m’embarquer dans la migration irrégulière en 2015, j’ai travaillé dans la construction. C’est grâce à ce travail que j’ai réussi à collecter l’argent dont j’avais besoin pour mon voyage en Europe. Après avoir effectué des petits boulots au Burkina Faso, au Niger et en Libye pour financer mon voyage, j’ai tenté de traverser la Méditerranée depuis la Libye. Malheureusement, j’ai été interpellé par les garde-côtes et j’ai passé trois mois en prison. Les conditions étaient horribles. L’espace n’était pas suffisant pour le nombre de détenus, et nous ne mangions qu’une fois par jour, ne recevant qu’une petite bouteille d’eau.  

Lorsque je suis rentré au pays en 2017, ma famille et mon entourage étaient très heureux et comprenaient ce que je vivais. En même temps, quelques personnes de la communauté se sont moquées de moi. Cependant, j’ai décidé de les ignorer et j’ai repris mon ancien travail dans le bâtiment et la construction. 

À mon retour en Gambie, j’ai reçu une aide de l’OIM sous forme de matériels de construction, notamment une brouette, des outils de construction et cent sacs de ciment. J’utilise ces matériels lorsque des entreprises m’engagent pour des travaux. J’ai également été orienté vers Enabel pour suivre un programme de formation de six mois sur la construction moderne au centre de formation Insight, où j’ai pu améliorer mes compétences en construction et recevoir un certificat. Aujourd’hui, grâce au soutien que j’ai reçu, je suis en mesure de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Je suis fier de dire que je fais partie de ceux qui ont construit le centre pour jeunes de Janjanbureh et d’autres projets Enabel dans la région de Central River.  

Ce pays a une population très jeune, et il existe de nombreuses opportunités pour les jeunes dotés de compétences.

La vie est pleine de défis, surtout si vous voulez faire la différence dans ce que vous entreprenez. Les projets auxquels nous participons et dont nous bénéficions, je les vois comme une alternative pour garder les jeunes actifs, surtout ceux qui ont des compétences. 

Le message que je veux faire passer auprès des jeunes est qu’ils devraient acquérir des compétences. Ce pays a une population très jeune et il existe de nombreuses opportunités pour les jeunes dotés de compétences. Je suis témoin des difficultés de la migration irrégulière et, avec le recul, j’aurais préféré investir dans mes compétences plutôt que dans le voyage vers l’Europe. Je sais ce qu’il faut pour y arriver, et la migration irrégulière n’est pas une solution aux problèmes que nous rencontrons dans la vie. 

L’aide à la réintégration de Saikou a été fournie dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’Union européenne, par le biais de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants

SDG 8 - TRAVAIL DÉCENT ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE