Cinq choses à savoir sur les envois de fonds des migrants au Tchad

La Journée internationale des envois de fonds familiaux, célébrée chaque année le 16 juin, reconnaît les contributions importantes des travailleurs migrants à leurs familles et communautés d'origine.

Au Tchad, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) soutient le gouvernement dans l'engagement de la diaspora en favorisant une meilleure compréhension du potentiel de développement des envois de fonds.

Dans une étude récente, l'OIM a interrogé plus de 800 ménages à N’Djamena, la capitale du Tchad, afin de sonder comment ces derniers utilisent les fonds envoyés par les membres de leurs familles vivant à l'étranger. C'était la première fois qu'une telle étude était menée au Tchad, l'un des plus grands pays d'Afrique centrale et également une plaque tournante de la migration dans la région.

 Voici cinq choses que vous devez savoir sur les envois de fonds au Tchad :

1)    Les envois de fonds améliorent les conditions de vie des personnes à N’Djamena

Selon les résultats de l’étude, le montant moyen reçu de la diaspora dépasse le salaire mensuel moyen. En effet, parmi les ménages enquêtés recevant des fonds à N’Djamena, le montant moyen reçu de la diaspora est de 125 302 francs CFA par mois, ce qui est supérieur au revenu mensuel moyen qui est de 113 807 francs CFA selon les statistiques nationales. En doublant le revenu d'un ménage – ou en fournissant un revenu là où il n'y en avait pas, les envois de fonds font ainsi une différence importante dans la qualité de vie des personnes.

2)    Les envois de fonds sont principalement utilisés à des fins de consommation

Lorsque la diaspora tchadienne envoie de l'argent vers le Tchad, cet argent est premièrement utilisé pour couvrir les dépenses générales liées au fonctionnement du ménage. S’en suivent les dépenses pour la nourriture, les raisons sociales, la santé et l'éducation. Seuls 10% des répondants ont déclaré utiliser les envois de fonds à des fins d'investissement. Les envois de fonds sont donc une source privée de capital qui aide les ménages à sortir de la pauvreté et contribue à améliorer leurs conditions de vie.

3)    Les envois de fonds ont le potentiel de transformer les ménages

Selon l’étude, les ménages recevant des fonds à N’Djamena bénéficient de meilleures conditions de vie que ceux qui n’en reçoivent pas. 87% des ménages recevant des envois de fonds interrogés ont une connexion directe au réseau électrique contre 80% des ménages n’en recevant pas. Les ménages recevant les transferts de fonds sont également pour la plupart propriétaires de leurs lieux d’habitation et ont généralement plus accès à un téléphone portable et à un compte bancaire.

4)    La diaspora tchadienne contribue à la réalisation des objectifs de développement durable grâce aux envois de fonds

La plupart des ménages interrogés dans le cadre de l’étude ont reconnu l'importance des envois de fonds dans leur budget, 27 % déclarant spécifiquement que les envois de fonds sont nécessaires à la survie du ménage. Ainsi, à travers leurs contributions, les membres de la diaspora tchadienne contribuent à réduire la pauvreté (ODD 1), à accroître l'accès à l'alimentation (ODD 2), à l'éducation (ODD 4), à favoriser l'inclusion financière et à réduire les inégalités (ODD 10) dans la société.

5)    Les envois de fonds autonomisent les femmes cheffes de ménages

L'étude montre que les ménages dirigés par des femmes reçoivent en moyenne plus d'argent de la diaspora que ceux dirigés par des hommes. Par ailleurs, les femmes cheffes de ménages reçoivent aussi des fonds plus fréquemment. En outre, dans les ménages dirigés par des femmes, les femmes qui reçoivent des envois de fonds ont plus de pouvoir de décision sur la manière dont les fonds seront utilisés que dans les ménages dirigés par des hommes où l'utilisation des envois de fonds est décidée par l'expéditeur.

Consultez l’étude sur l’utilisation des transferts de fonds dans son intégralité ici.

L’étude sur l’utilisation des transferts de fonds par les ménages au Tchad a été réalisée avec l’appui du Fonds de l’OIM pour le développement. Pour plus d’informations, veuillez contacter François-Xavier Ada Affana, Chargé de communication. Courriel : fadaaffana@iom.int.