Diffa - Très en verve et sous les acclamations d’une foule attentive, Souleymane Assane Mamadou, président communal des jeunes de Maïné Soroa prend la parole en marge d’une assemblée villageoise organisée à Boudoum.  

Vêtu d’un boubou blanc, turban jaune à la tête, il s’adresse avec prestance aux communautés pour attirer leur attention sur les défis auxquels sont confrontés les habitants des villages de la région de Diffa située à l’est du Niger, près de la frontière avec le Nigeria. 

En effet, la région de Diffa est confrontée depuis février 2015 à une crise mixte sécuritaire et humanitaire due à la montée en puissance de l’extrémisme violent. Les différentes attaques perpétrées ont ralenti le développement économique local et occasionné le déplacement massif de milliers de populations internes ainsi que des réfugiés nigérians et tchadiens. 

« Plus de la moitié de notre jeunesse se sent frustrée et marginalisée car n’ayant pas accès à l’emploi. Cette situation perdure et est renforcée par l’insécurité qui subsiste dans notre localité. Nous voulons que les choses évoluent, » dit-Souleymane. 

Ce jeune homme de 32 ans, a toujours été engagé pour le bien-être des communautés notamment des jeunes. Avant d’occuper son poste actuel, Souleymane, a été membre de l’Union des Scolaires Nigériens (USN) puis membre d’une association de jeunes.

Souleymane déclare : « Je me sens obligé de m’engager pour montrer à ces jeunes qui vivent dans des zones reculées que nous nous soucions de leurs situations et que nous sommes là pour les accompagner. »  

Du 1er au 17 février 2023, Souleymane a accompagné les autorités locales en marge d’une caravane de sensibilisation qui a sillonné plusieurs villages de la région de Diffa afin de renforcer les échanges et restaurer les liens de confiance entre les communautés frontalières et les autorités locales.   

À travers ses interventions, Souleymane facilite le dialogue avec les communautés pour promouvoir un environnement sécuritaire stable et propice à l’épanouissement des populations. « La sensibilisation a un pouvoir incommensurable. Elle permet d’impliquer les communautés et les autorités locales dans la recherche de solutions qui permettront de pacifier la zone et développer la région. »  

L'un des souhaits les plus ardents de Souleymane est de participer à la relance économique de Maïné-Soroa afin que les communautés ne se sentent plus obligées de se réfugier dans des localités voisines. En effet, l'OIM dénombre environ 8138 Personnes Déplacées Internes issues de ce département. 

Le jeune homme est convaincu que pour y arriver il faudrait créer un cadre de concertation efficace et que chacun ait la volonté de participer à l’amélioration de la situation sécuritaire dans cette région sujette à des attaques récurrentes de groupes armés non étatiques.  

« Je viens échanger avec les communautés sur les opportunités disponibles pour les jeunes et les informer sur les démarches à suivre pour y accéder. D’ailleurs, le Gouvernement a pris des mesures sur l’exploitation des ressources naturelles le long de la rivière Komadougou Yobé (tributaire du lac Tchad qui fait office de frontière entre le Niger et le Nigeria) et il faut que les communautés soient au courant » déclare-t-il !  

 À travers son engagement, Souleymane invite les communautés à cultiver la paix qui contribuera fortement à leur épanouissement et au développement économique de la zone. Ainsi, il souhaite que les liens de confiance entre les communautés et les autorités locales soient restaurés.  

Infatigable et passionné, il se montre enthousiaste tout en étant convaincu que les efforts qu’il fournit au quotidien, permettront aux jeunes et aux générations futures d’avoir un avenir radieux. 

Ces activités de sensibilisation ont été rendues possibles grâce aux projets « Améliorer la gestion des frontières et la résilience des communautés face à la criminalité organisée transfrontalière au Niger, au Mali et au Burkina Faso, avec un accent sur la route de la méditerranée centrale » et « Renforcer la gestion intégrée des frontières pour une sécurité accrue au Niger » respectivement financés par l’Italie et la Belgique.  

Cette histoire a été rédigée par Abdoulaye Mamadou SOUKOUNA, Consultant en Communication au Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, asoukouna@iom.int

 

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