Burkina Faso le 18 Août - Devant un écran assez large pour offrir une aisance de lecture, les gestes fluides sur la souris laisse croire que c’est une routine bien maitrisée. KABORE Rahinatou, âgée d’une quarantaine d’années seulement et mère de deux enfants ; cet officier de police formateur en lutte contre les violences faites aux femmes, en criminalité transfrontalière et en migration nous raconte son expérience au poste de police frontière de Yendéré au Burkina Faso. 

Au cours de son cursus universitaire en 2009, elle fait son entrée au sein du corps des officiers de la police nationale, une décision sans surprise et soutenue par sa famille et ses proches. 

Porter la tenue militaire pour servir et défendre les intérêts des personnes ont toujours été mon rêve et depuis mon enfance je manifestais déjà ce désir” dit-elle.  

Après son passage à l’Ecole Nationale de Police, elle poursuit sa formation en suivant plusieurs stages, notamment au Commissariat central de Boromo, avant de rejoindre finalement la Direction de la police des frontières à Ouagadougou. Ses compétences acquises en matière de migration, de criminalité transfrontalière, de droits de l’homme et de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, la prédisposent à être affectée au poste de police frontière de Yendéré où elle commence à travailler sur les flux migratoires et constate bon nombre de challenge. 

Très vite elle prend en main l’utilisation du Système d’information et d’analyse des données migratoires (MIDAS), développé et installé par l’OIM dans les postes de contrôles frontières pour apporter un appui aux états dans le processus de la bonne gouvernance de l’immigration et des frontières. Ce système permet aux utilisateurs de collecter, traiter, stocker et analyser les informations sur les voyageurs et leurs mouvements tout en offrant une base de données fiable en termes de statistique. 

 “je me suis très vite adapté à l’utilisation du système d’analyse des flux migratoires (MIDAS) d’autant que j’avais des connaissances sur l’utilisation de l’outils informatique, mon apprentissage à l’utilisation de ce système a été plus facile” Nous confirme Rahinatou 

Dans un avis positif sur l’utilisation des MIDAS, qui remplace le système d’enregistrement manuel auparavant, elle précise à quel point ce système permet l’enregistrement rapide et facile des documents d’identité et le contrôle des voyageurs qui traversent les frontières.  

“Je dirai plutôt que la maitrise de MIDAS m’a permis d’évoluer dans mon travail et en tant qu’utilisateur et administratrice, j’encadre les autres collègues dans l’utilisation de cet outil.” dit-elle.  

Même si Rahinatou avoue la bonne collaboration et considération avec ses collègues qui apprécient d'ailleurs son travail, la réalité sociale et culturelle ne lui offre pas toujours cette considération lors des contrôles ou interpellations de certains individus masculins. Il reste pour elle un grand défi de réussir les mêmes missions assignées aux hommes. 

Rahinatou officier de police devant le poste de contrôle frontière de Yendéré au Burkina Faso

Avec la dégradation sécuritaire au sahel, elle soutient que plusieurs points d’entrés sur le territoire national doivent être équipés de système (MIDAS) dans un pays comme le Burkina Faso pour ordonner et sécuriser le flux migratoire. De son utilisation, ce système à positivement impacté sur la procédure de travail de Rahinatou lors de l’enregistrement des voyageurs à la frontière. “IL est beaucoup plus rapide et facile d’enregistrer les passagers, de contrôler leurs identités, de vérifier les personnes recherchées et d’avoir une base de données exploitable à chaque fois que le besoin se manifeste” précise-t-elle.  

Très optimiste, elle trouve nécessaire d’introduire l’outil informatique dans le processus de gestion des frontières en multipliant les formations des agents de contrôle sur le système (MIDAS) pour les rendre plus efficace dans le traitement des données afin de vaincre le problème de l’insécurité au Burkina Faso.  

Cette histoire a été écrite dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Améliorer la gestion des frontières et la résilience des communautés face à la criminalité organisée transfrontalière au Niger, au Mali et au Burkina Faso, en mettant l’accent sur la route de la Méditerranée centrale », financé par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République italienne. 

 

Rédigé par Moustapha Kalil Ouattara, Consultant en communication au Bureau régional de l'OIM pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, kouattara@iom.int

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