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Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir une migration humaine et ordonnée qui profite à tous. L'OIM est présente en Afrique de l'Ouest et du Centre depuis 1998.
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Notre travail
Notre TravailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
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Sagamu, État d’Ogun, Nigéria - L’ambiance chaleureuse de chez-soi, l’odeur rassurante des épices familières provenant de la cuisine et le son réconfortant des rires résonnant dans les rues sont autant de souvenirs dont Tawakalit* a été nostalgique au cours de son voyage pénible de deux ans de Sagamu, au Nigéria, vers la Libye puis de retour au pays. L’histoire de Tawakalit, une jeune migrante de retour de 20 ans, témoigne de la résilience de l’esprit nigérian face à des épreuves inimaginables.
Tawakalit s’est embarquée dans le voyage sur la base d’une promesse d’une vie meilleure. Bien que sa mère lui ait conseillé de rester au Nigéria, Tawakalit a été séduite par les paroles trompeuses d’une amie de longue date ou « area sister » (sœur de la même communauté), comme on dit souvent. Elle lui a assuré que des opportunités l’attendaient en Libye, promettant des salaires plus élevés en tant qu’employée de maison. Cette amie, qui s’était elle-même rendue en Libye il y a plusieurs années, lui a dépeint une image de prospérité à laquelle Tawakalit n’a pas résisté : « Tu vois ces coiffures que nous faisons ici, là-bas tu peux gagner dix fois ce que tu gagnes ici en une semaine ».
Elle était loin de se douter que cette décision la mettrait sur un parcours dangereux à travers des routes irrégulières, pleines de tromperies et de dangers. Tawakalit a entrepris son voyage avec l’aide d’un passeur, qui ne voyait en elle qu’une marchandise. Elle a traversé irrégulièrement la République du Niger et s’est retrouvée à Agadez, une ville poussiéreuse et désertique où d’innombrables autres personnes comme elle ont vu leurs rêves s’égarer dans le dédale des routes migratoires irrégulières.
La chaleur impitoyable, le manque de nourriture et d’eau, et la menace constante des malfaiteurs ont fait de chaque pas en avant une mise à l’épreuve de sa volonté de survivre à travers le désert du Sahara, connu sous le nom de « mer de sable ». Après plus de trois semaines d’un voyage épuisant, Tawakalit est enfin arrivée en Libye. Un pays où elle espérait trouver les opportunités dont elle avait tant entendu parler, mais ses ennuis étaient loin d’être terminés. Le jour où elle devait rencontrer son « intermédiaire » lors de la dernière étape de son voyage vers Tripoli, elle a été arrêtée par les autorités libyennes. Pendant deux longues années, Tawakalit a été maintenue en détention, ses espoirs s’amenuisant de jour en jour. Les conditions de détention étaient épouvantables, mais Tawakalit a tenu bon, espérant et priant pour retourner un jour dans sa patrie.
Ses prières ont été exaucées lorsque Tawakalit a été libérée le 21 août 2023, la chance ayant finalement tourné en sa faveur. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est intervenue pour l’aider, ainsi que d’autres migrants bloqués, à rentrer chez elle à bord d’un vol affrété dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration, avec le soutien de l’Union européenne. Le voyage de retour au Nigéria a été doux-amer, avec un mélange de soulagement et de tristesse pour le temps et les rêves perdus. Son retour en toute sécurité témoigne de sa résilience, de sa foi inébranlable et des efforts inlassables d’organisations comme l’OIM et ses partenaires qui s’efforcent d’aider les migrants en détresse à regagner leur pays d’origine.
Tawakalit remercie Dieu d’avoir épargné sa vie et de l’avoir ramenée saine et sauve dans son pays. « Je sais que c’est pour une raison que je suis rentrée vivante et que je réussirai à m’en sortir dans mon pays », dit-elle. Son voyage est un signe d’avertissement à propos des dangers de la migration irrégulière et de l’importance de tenir compte de la sagesse des proches. Elle est maintenant de retour dans sa famille, après avoir participé à une session de conseil en santé mentale et en soutien psychosocial, ainsi qu’à une formation technique et professionnelle pendant son bref séjour au centre de transit de l’OIM. Alors qu’elle attend son soutien à la réintégration, Tawakalit espère reconstruire sa vie et utiliser son histoire pour plaider en faveur de pratiques migratoires plus sûres et de la nécessité pour les jeunes de rechercher les opportunités disponibles dans leur localité.
Depuis 2017, l’OIM Nigéria a facilité le retour de 12 074 migrants bloqués en Libye par le biais de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants dans la région du Sahel et Lac Tchad, puis dans le cadre du programme de protection, de retour et de réintégration des migrants (MPRR-SSA) avec le soutien financier de l’Union européenne.
Parmi ces migrants, on compte 5 912 hommes, 4 236 femmes et 1 926 enfants. Quarante-neuf pour cent (49 %) de ces migrants de retour sont des hommes, tandis que les femmes et les enfants représentent respectivement 35 % et 16 %. À leur arrivée, ils sont accueillis à l’aéroport et les formalités d’enregistrement commencent, de même que l’assistance médicale pour ceux qui en ont besoin. Les migrants sont ensuite conduits au Centre de Transit (CT) de l’OIM Nigéria, où ils sont informés des règles et règlements régissant leur séjour avant d’être enregistrés dans leurs différentes structures d’hébergement pour un bref séjour.
Parmi les activités auxquelles les migrants de retour participent au centre de transit figurent l’orientation, les séances de conseil en matière de santé mentale et de soutien psychosocial (SMSPS), la formation technique et professionnelle, la fourniture de téléphones portables pour la communication et la remise d’une somme pour le transport vers leur domicile, en même temps que les procédures et la documentation relatives à l’aide à la réintégration sont entamées par les gestionnaires et les agents chargés des cas.
*Les pseudonymes sont utilisés pour protéger l’identité des personnes interrogées.