Ouagadougou - Au Burkina Faso, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est préoccupée par le sort des personnes déplacées internes (PDI) dont le nombre ne cesse de croître au rythme de la recrudescence des violences. Actuellement, plus de 921 471 personnes sont déplacées[1] à l’intérieur du pays et un tiers de ces déplacés se trouvent dans la région du Sahel, située au Nord du pays et au croisement du Mali et du Niger.

« Chaque jour que Dieu fait il y a d’autres déplacés qui arrivent. Plus de cent personnes sont encore arrivées hier. Parmi elles, il y a des veuves, des enfants, des personnes handicapées. Les besoins sont de plus en plus nombreux », a témoigné Abdoulaye, le représentant des déplacés internes de Windou, un quartier de la ville de Dori, la capitale de la région du Sahel. Abdoulaye fait partie des nombreuses personnes ayant trouvé refuge à Windou, dans l’une des régions les plus touchées par les attaques armées au Burkina Faso.

« La région du Sahel accueille 310 066 déplacés internes répartis dans 16 communes sur les 26 que compte la région. Environ 25 % de ces déplacés sont accueillis par des familles », a déclaré le Directeur régional du Ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Sahel. Selon lui, les besoins prioritaires concernent essentiellement les abris (4%), les besoins alimentaires (62%), santé (1%), l’argent liquide (2%), le travail (1).

« En cette période de pandémie, les besoins sont énormes pour un pays qui traverse déjà une situation humanitaire complexe. C’est pourquoi je réitère l’appel de l’OIM Burkina Faso auprès de ses partenaires à continuer à non seulement appuyer notre plan de riposte à la COVID-19, mais aussi à œuvrer pour stabiliser les régions du pays en proie à la crise humanitaire », a déclaré Abibatou Wane, Chef de Mission de l’OIM au Burkina Faso.

Afin de protéger et d’assister les plus vulnérables, l’OIM a lancé une stratégie de réponse humanitaire visant les communautés déplacées et hôtes dans les cinq régions les plus touchées du pays (Boucle du Mouhoun, Sahel, Centre-Nord, Nord et Est). A travers cette stratégie, l’Organisation fournit aux personnes déplacées une aide en abris d’urgence et en articles ménagers essentiels et aménage et coordonne des sites et espaces d’accueil temporaires. Au total plus de 3 000 personnes déplacées internes ont bénéficié de l’assistance de l’OIM en abris entre décembre 2019 et mars 2020.

En plus des abris, l’OIM apporte également un soutien psychosocial aux personnes déplacées internes. Plus de 5 000 personnes déplacées et membres des communautés hôtes ont bénéficié des activités de suivi psychosocial de l’OIM sur les sites de Djibo, dans la région du Sahel et de Barsalogho, dans la région du Centre-Nord. « Le soutien psychosocial est important car il permet de soulager les bénéficiaires de leur détresse psychologique et donne la parole aux personnes qui ont besoin d’exprimer librement leurs récits. Et le besoin est permanent car avec les attaques, de nouveaux déplacés arrivent de jour en jour », explique Abdoul Aziz, psychologue de l’OIM dans la commune de Djibo. 

Dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, l’OIM a appuyé la région en kits de protection et mène des actions de sensibilisation au profit des communautés et des déplacés internes. Avec l’appui des agents de santé, l’Organisation a sensibilisé plus de 3 282 personnes déplacées internes et membres des communautés hôtes dans la région du Sahel sur les gestes barrières contre la COVID-19.

Ces activités sont mises en œuvre à travers l’appui financier du Bureau de la Population, des réfugiés et des Migrations des Etats Unis d’Amérique, du Fonds de Consolidation de la paix des Nations Unies et du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) des Nations Unies.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Judicaël Lompo : E-mail : jlompo@iom.int Tel : (226) 57 95 95 62