N’Djamena – L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Royaume des Pays-Bas ont lancé un nouveau projet d’un montant de deux millions de dollars visant à renforcer la stabilisation communautaire dans le Bassin du Lac Tchad.

Le nouveau projet sera axé sur la réhabilitation d’infrastructures communautaires, l’amélioration de l’accès aux moyens de subsistance communautaires, le renforcement de la gouvernance axée sur les droits fondamentaux et un meilleur accès aux services de santé mentale et de soutien psychosocial dans les provinces tchadiennes de Kanem et Barh el-Ghazel. Selon les estimations, 50 000 personnes, réparties dans 20 communautés, devraient bénéficier des interventions du projet.

« Ce projet vise à soutenir les communautés du Sahel à travers un accès accru aux infrastructures socio-économiques et aux activités économiques spécifiquement axées sur les femmes et les jeunes », a déclaré Anne Kathrin Schaefer, Cheffe de mission de l’OIM au Tchad. « Nous sommes particulièrement conscients de la nécessité d’accroître les possibilités pour les communautés rurales et les ménages dirigés par des femmes de diversifier leurs revenus et de devenir plus résilients face aux aléas climatiques ».

La région du Sahel central du Tchad, principalement rurale et composée des provinces situées au nord du bassin du Lac Tchad, y compris Kanem et Barh el Gazel, est caractérisée par plusieurs niveaux de vulnérabilité.

La disponibilité limitée des moyens de subsistance en raison de l’absence d’opportunités économiques ou d’accès aux marchés, les effets négatifs du changement climatique et la perturbation des marchés saisonniers et des cycles agricoles ont conduit à la vulnérabilité des communautés locales.

Dans ce contexte, les inégalités et les violences basées sur le genre, souvent induites par des processus structurels complexes qui défavorisent l’accès des ménages dirigés par des femmes, des femmes et des filles aux ressources, constituent un véritable défi pour les femmes et les filles.

Le nouveau projet fournira aux groupes vulnérables de 20 communautés dans les provinces de Kanem et de Barh el-Ghazel des subventions pour la stabilisation afin de réaliser des projets communautaires prioritaires, notamment la réhabilitation d’infrastructures socio-économiques de base telles que des centres de santé et des écoles.

Le projet soutiendra également le renforcement des compétences des femmes et des jeunes par le biais de formations techniques et professionnelles dans des domaines très recherchés tels que la menuiserie, la mécanique, l’électricité et la maintenance de l’énergie solaire. Des kits de démarrage seront fournis aux coopératives locales pour stimuler l’esprit entrepreneurial, l’auto-emploi et la résilience communautaire.

Axé sur le renforcement de l’autonomie et de la participation des femmes aux processus décisionnels, le projet vise à soutenir les femmes en leur offrant une formation au maraîchage communautaire et à la gestion des ménages et en les aidant à créer des coopératives.

Le projet cherchera également à améliorer l’accès des communautés à la santé mentale et au soutien psychosocial (SMSPS) par le biais d’une assistance communautaire et d’un partenariat avec des acteurs locaux comme la Croix-Rouge tchadienne pour leur fournir des conseils et une orientation. Compte tenu des cas de violence basée sur le genre (VBG) dans la région, le projet accordera une assistance spécifique aux victimes de VBG, offrira une formation au personnel de santé local sur les questions liées aux VBG et à la protection, tout en menant une campagne de sensibilisation sur les VBG dans la région en coordination avec les autorités tchadiennes.

« Le Royaume des Pays-Bas se réjouit de soutenir ce projet qui répond aux besoins des communautés en matière d’accès aux services de base et aux moyens de subsistance, jetant ainsi les bases d’un développement à plus long terme », a déclaré Mark Rutgers Van der Loeff, Chef du Bureau diplomatique des Pays-Bas à N’Djamena.

Au Tchad, les initiatives de stabilisation communautaire de l’OIM soutiennent le développement des communautés rurales et le renforcement de la résilience aux chocs socio-économiques et climatiques.

Depuis 2019, 76 infrastructures communautaires, notamment des châteaux d’eau, des forages, des écoles primaires et des centres de santé ont été construits ou réhabilités à travers le pays afin d’accroître l’accès aux services de base pour plus de 200 000 personnes dans tout le pays. Grâce au programme phare de formation technique et professionnelle de l’Organisation, plus de 200 jeunes ont été dotés de compétences techniques et d’outils leur permettant de créer de petites entreprises pour devenir autonomes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Francois-Xavier ADA AFFANA, Chargé de communication de l’OIM Tchad. Email : fadaaffana@iom.int.