Dakar – Le Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a organisé du 16 au 18 janvier 2023 un atelier de formation des formateurs sur l’utilisation de la boite à outils « K-par-Cas 2 ». Cette activité a rassemblé 25 participants issus de 13 pays différents dont des points focaux SMSPS de l’OIM présents dans la région, des représentants des gouvernements, des associations locales œuvrant dans des centres de transit pour migrants, ainsi que des migrants de retour.

Ils ont découvert ensemble cet outil innovant et créatif qui vise à promouvoir le bien-être psychosocial et la santé mentale des migrants en transit et de retour pour renforcer leur confiance en eux, et faciliter leur processus de réintégration. « K-par-Cas 2 » a été développé en 2021 grâce à une collaboration entre l’association The Ink Link et l’OIM. Il constitue une adaptation et extension d’une première version développée en 2018 par Olivier Coldefy, psychologue expert, et Laure Garancher, illustratrice et co-fondatrice de l’association The Ink Link.

Cette boite à outil permet de faciliter le dialogue et la représentation de soi par le biais de jeux de cartes représentant des objets, des paysages, des personnes, des émotions et des compétences. Utilisée en entretien individuel ou en groupe avec des migrants dans les pays hôtes, de transit, ou au moment du retour, elle permet aux migrants de valoriser leur histoire et leurs acquis et aux accompagnants de recueillir les informations nécessaires à la prise en charge de chacun dans un cadre ludique et bienveillant.

Pendant trois jours, les participants ont activement échangé sur les différents défis liés au bien-être psychosocial et à la santé mentale des migrants de retour tout en s’appropriant l’utilisation de la boite à outil. « L'atelier de formation a été une belle expérience d'enrichissement professionnel. L'outil est simple d'utilisation, facilement maniable pour les divers publics de migrants régulièrement pris en charge dans nos prestations. » a déclaré Abib N’Diaye, acteur de la société civile engagé sur les questions santé mentale et soutien psychosocial au Sénégal et représentant de l'ONG COOPI. « Avec le kit 1, des facilités de verbalisation du vécu sont offertes aux migrants pour "poser la parole". L'articulation avec les autres kits permet d'évoquer les itinéraires migratoires, d'identifier le potentiel de ressources sur lesquelles la personne peut s'appuyer pour se projeter vers un nouveau départ dans la vie. C'est un outil original, souple et facile à déployer. » a-t-il ajouté.

Tous se sont engagés à former les acteurs et partenaires d’implémentation sur le terrain, une fois de retour dans leurs pays respectifs. Cette formation de formateurs s’inscrit dans la continuité des efforts mis en œuvre par l’OIM en termes d’appui psychosocial et de soutien de la santé mentale pour les personnes bénéficiant d’une assistance au retour et à la réintégration. « Cet outil apporte une amélioration qualitative en termes de dynamique de prise en charge des migrants ayant des besoins psychosociaux spécifiques et/ou des problèmes de santé mentale. Le jeu de cartes offre une opportunité de mettre en avant la relation de confiance entre le professionnel et le migrant, celui-ci ayant déjà vécu de nombreux interrogatoires le long de son parcours. Le migrant de retour pourra partager en jouant son histoire et ses difficultés tout comme ses ambitions. Bien sûr, cet outil sera utilisé par des professionnels formés et ayant des notions d’écoute active, d’empathie, de reformulation et de soutien psycho-social » a déclaré Emilie Sepulchre, experte en santé mentale et soutien psychosocial au Bureau régional de l’OIM.

Cette initiative soutient la résilience des migrants de retour et s’inscrit dans le cadre de l'Initiative conjointe UE - OIM pour la protection et la réintégration des migrants mis en œuvre par l’OIM et financée par l’Union européenne.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Emilie SEPULCHRE, experte en santé mentale et soutien psychosocial au Bureau régional de l’OIM à Dakar, esepulchre@iom.int