Le projet « Protection et insertion de la main d’œuvre migrante et environnement dans l’agriculture urbaine et périurbaine au Sénégal et en Côte d’Ivoire » dénommé MITSA, a été lancé en marge de la conférence du COP15, le 14 mai, à Abidjan. Ce projet transnational, financé par le gouvernement français, et mis en œuvre par l’OIM, couvre plusieurs thématiques : migration de travail, agriculture urbaine et périurbaine, environnement, changement climatique.

Le projet d’une durée de 18 mois (janvier 2022 – juin 2023) compte être une réponse à la problématique à savoir dans quelle mesure la migration de travail peut-elle contribuer à la résilience des villes ? Et l’agriculture urbaine et périurbaine, par ses fonctions et ce qu’elle représente en termes d’opportunités pour les migrants, constitue une réponse pertinente à cette question.

Les dimensions environnement et changement climatique sont d’autant plus importants que les zones d’intervention ciblées pour ce projet au Sénégal, à savoir Pikine et Rufisque, sont situées dans la zone des Niayes, et en constitue sa partie urbaine. Il s’agit de la principale zone d’agriculture et source d’approvisionnement en produits horticoles, qui assure à elle seule plus de 80% de la production nationale en légumes frais. En plus de cette importante contribution à la disponibilité et la diversité alimentaire, la zone offre des opportunités d’emplois du fait de sa proximité avec l’agglomération de Dakar et le tissu industriel de Rufisque et environs (SOCOCIM, pôle urbain de Diamniadio, ICS, etc.). Ce qui en fait une zone qui attire des migrants provenant de l’intérieur du pays et de la sous-région.

Avec la croissance urbaine exponentielle de la région de Dakar, les départements de Pikine et Rufisque abritent les quelques « poumons verts » qui sont quasiment des ilots au milieu d’un « océan de béton ». C’est l’exemple de la technopole (ou grande Niaye) de Pikine qui est progressivement engloutie par le processus d’urbanisation.

L’urbanisation galopante n’est qu’une parmi les multiples facteurs menaçant la survie des Niayes, et accentuant de ce fait la vulnérabilité des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, à la perte des moyens d’existence avec tout ce que cela peut engendrer sur le plan social, à la destruction du tissu économique, etc.

Le projet MITSA compte s’appuyer sur une recherche approfondie des zones d’agriculture urbaine et périurbaine au niveau des départements de Pikine et Rufisque, afin de déterminer leur évolution, lors de ces deux dernières décennies, face aux différents facteurs environnementaux et socioéconomiques auxquels elles font face. Cette importante phase de recherche sera à la base des solutions pilotes qui seront proposées pour la survie et la viabilité de ces zones, source de résilience des communautés. Pour ce faire, l’OIM mobilisera les acteurs et parties prenantes concernées à travers un processus participatif et une contribution de tous à l’atteinte des objectifs visés par cet important projet.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ousmane DIOP, Senior Project Assistant, MECC (ousmdiop@iom.int)