Communiqué
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Soutien psychosocial en faveur des migrants de retour : l’OIM Sénégal forme les acteurs de protection à l’utilisation de l’outil « K-par-cas 2 »

Plus d’une vingtaine d’acteurs intervenant en première ligne dans l'accompagnement des migrants de retour au Sénégal ont été formés. IOM/Badara Fall

Les participants se sont approprié l’outil K-par-cas 2, spécifiquement dédié aux migrants de retour. IOM/ Badara Fall

L'outil K-par-cas 2 a pour but de permettre de parler de soi et de détailler son parcours migratoire dans un contexte bienveillant. IOM/Badara Fall

Dakar – Les migrants de retour peuvent ressentir de la honte, de la culpabilité, une perception négative d’eux-mêmes, un sentiment d’échec, de perte et d’autres réactions psychologiques négatives dues à la difficulté d’être accepté ou de rétablir des liens avec leurs proches.

Du 19 au 21 septembre 2023, le bureau pays de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Sénégal a organisé un atelier de formation destiné aux acteurs de protection travaillant en première ligne avec les personnes migrantes de retour. L'objectif de cet atelier était de les familiariser avec l'utilisation de l'outil « K-par-cas 2 » et la psychoéducation dans le cadre de la prestation de services de santé mentale et de soutien psychosocial en faveur des migrants de retour.

Pendant trois jours, plus d’une vingtaine d’acteurs intervenant en première ligne dans l'accompagnement des migrants, notamment les Bureaux d’Accueil, Orientation et Suivi (BAOS) des Sénégalais de l’extérieur, les Centres Académiques de l’Orientation Scolaire et Professionnelle (CAOSP), la Croix-Rouge Sénégalaise, ainsi que des acteurs de la société civile ont été formés. Après avoir salué « le partenariat fécond avec l’OIM, le soutien financier de l’Union européenne en plus du partage d’expérience entre les acteurs sur le terrain provenant de la majorité des régions du pays », Abdou Karim Cissé, conseiller technique à la Direction Générale de l’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (DGASE) du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (MAESE) a encouragé les participants dans leur rôle de défenseurs de la santé mentale pour une réintégration durable des personnes migrantes de retour.

Les troubles de la santé mentale et la détresse psychosociale peuvent être d’importantes sources de handicap et d’exclusion, empêchant de nombreuses personnes de contribuer pleinement à leur communauté et à l’économie. « L’aide psychosociale peut être utile aux bénéficiaires, même s’ils n’ont pas de besoins cliniques, car le fait de bénéficier de mécanismes d’adaptation positifs, de réseaux et d’une vie sociale saine est d’une importance cruciale pour la durabilité de la réintégration », rappelle Dr. Ousmanou Diallo Ntieche, Coordonnateur de terrain à l’OIM.

L'outil K-par-cas 2 a pour but de permettre de parler de soi et de détailler son parcours migratoire dans un contexte bienveillant, de permettre au migrant d'organiser ses idées, d'identifier les moments difficiles et positifs vécus pendant le parcours migratoire (y compris ceux vécus pendant la phase de retour au pays, si cela a déjà eu lieu), et de permettre au migrant de faire le point sur sa trajectoire. Ces outils sont en ligne avec l'approche intégrée de la réintégration de l'OIM, qui considère que celle-ci est durable lorsque les personnes de retour ont atteint un niveau d'autosuffisance économique, de stabilité sociale et de bien-être psychosocial qui leur permet de prendre des décisions futures en matière de migration par choix et non par nécessité.

« L’accueil des personnes de retour à leur arrivée à l’aéroport et ensuite dans les centres de réception est important et relié directement au volet psychosocial. Il est difficile d’organiser une réintégration économique et sociale sans prendre en compte le soutien psychosocial. Les BAOS sont aux premières lignes dans le dispositif mis en place par l’état du Sénégal pour une prise en charge et un accueil des migrants de retour. L’UE salue dès lors cette formation des spécialistes sur le terrain », estime Faly Keita, Chargé de programmes à la Délégation de l'Union européenne au Sénégal.

A la fin des travaux, Mame Coumba Guèye, psychologue conseillère au Centre National de l'Orientation Scolaire et Professionnelle (CNOPS) du ministère de l'éducation nationale, a apprécié : « cet outil qui est très intéressant pour nous, professionnels de l'appui psychosocial, car il vient compléter tout le dispositif que le CNOSP met en place pour assister toutes les communautés, y compris les personnes de retour. Nous allons nous approprier le K-par-cas 2, spécifiquement dédié aux migrants de retour, et il va faciliter nos interventions sur le terrain ».

L'outil « K-par-cas 2 » a été développé en 2021 grâce à une collaboration entre l'association The Ink Link et l'OIM, avec le soutien financier de l'Union européenne d’abord dans le cadre de l'Initiative conjointe UE-OIM pour la Protection et la Réintégration des migrants dans la région du Sahel et du lac Tchad, puis du Programme ‘’Migrant Protection, Return and Reintegration (MPRR)’’.

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Pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à contacter par e-mail :

Ousmane Diallo NTIECHE: Field Officer, nodiallo@iom.int

Aminata DIAWARA : Protection Assistant, amidiawara@iom.int

Daouda SAGNA, National MHPSS Officer, dsagna@iom.int

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