Communiqué
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Tchad : 152 migrants bloqués en Libye de retour, portant à plus de 1 000 le nombre de retours depuis 2018

Un employé de l'OIM accueille un migrant de retour de Libye. Crédit : OIM/François-Xavier Ada 2022

N’Djamena – Jeudi dernier (24/02), 160 Tchadiens sont rentrés sains et saufs à N’Djamena depuis Tripoli grâce au soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Le groupe de migrants de retour, qui comptait 14 femmes et filles, était bloqué en Libye depuis plusieurs mois. Leur retour au pays porte à 1 175 le nombre de Tchadiens ayant bénéficié d’une aide au retour volontaire de l’OIM au Tchad depuis janvier 2018.

Avec une superficie de plus de 1,2 million de kilomètres carrés, le Tchad, l’un des plus vastes pays d’Afrique reliant l’Afrique subsaharienne, le Sahel et l’Afrique du Nord, est un véritable carrefour migratoire sur le continent. Plus de 200 000 migrants ont traversé le pays selon les données recueillies aux points de suivi des flux de l’OIM en 2019. Parmi eux, la majorité, composée de jeunes hommes, a migré pour des raisons économiques. Bon nombre de jeunes Tchadiens, touchés par l’insécurité, le manque de moyens de subsistance viables et les effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement ont risqué leur vie sur les routes de migration irrégulière à la recherche de meilleures conditions de vie.

« Le Tchad est l’un des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement où les conditions climatiques extrêmes comme les inondations ou les sécheresses soudaines affectent les moyens de subsistance et obligent les populations à migrer à la recherche de moyens de subsistance alternatifs », explique Anne Kathrin Schaefer, Cheffe de mission de l’OIM au Tchad.

« Lorsque les populations, et en particulier les jeunes, quittent leurs communautés rurales, ils sont poussés par de faux espoirs et certains ont indiqué être tombés dans des systèmes d’esclavage moderne et de traite des personnes », ajoute Anne Schaefer de l’OIM. Au Tchad, l’OIM fournit un soutien complet au Gouvernement en matière de protection des migrants, qui comprend l’aide au retour volontaire et l’aide directe aux migrants vulnérables bloqués et en transit, le renforcement des capacités et le soutien institutionnel, la gestion des données migratoires et la sensibilisation.

Pour mieux faire face à l’augmentation des retours de migrants ces dernières années, le Gouvernement tchadien, avec le soutien de l’OIM, a mis en place en 2021 un groupe de travail interministériel sur le retour des migrants, qui regroupe le Ministère des Affaires étrangères, le Ministère de l’Administration territoriale, le Ministère de l’Action sociale, le Ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité, la Police nationale et l’OIM. Le groupe de travail coordonne les mouvements de retour des migrants, veille à ce que tous les migrants de retour soient accueillis de manière digne et que les activités de réintégration soient bien mises en œuvre.

Grâce à l’Initiative conjointe de l’UE et de l’OIM, 1 431 migrants ont été aidés au retour dans leur pays, 332 agents gouvernementaux, dont 85 femmes, ont reçu une formation sur la protection, le retour et la réintégration des migrants, ainsi que sur la lutte contre la traite des personnes. En partenariat avec des associations de jeunes et des acteurs de la société civile, une campagne de sensibilisation multidimensionnelle sur la migration sûre a touché plus de 3 000 personnes l’année dernière.

Pour plus d’informations, veuillez contacter François-Xavier Ada, Chargé de communication, email : fadaaffana@iom.int