Communiqué
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Une assistance en espèces pendant la pandémie pour faciliter la réintégration des migrants de retour

Une assistance en espèces pendant la pandémie pour faciliter la réintégration des migrants de retour

Yaoundé, Cameroun - En mars 2020, depuis le début de la pandémie de la COVID-19, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Cameroun a adapté ses activités afin de ne pas interrompre l’aide à la réintégration aux Camerounais de retour.

En septembre 2020, l’Organisation a mis en place l’assistance en espèces (Cash Based Intervention en anglais) dans le cadre de la réintégration. Cette assistance fournie grâce au Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne à travers l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, a permis de réduire les interactions entre les personnes et de lutter contre la propagation de la maladie. Elle a également permis de mitiger l’impact de la COVID-19 sur la réintégration des migrants de retour.

“En donnant au migrant de retour la possibilité de prendre rapidement en charge ses besoins immédiats avec une plus grande flexibilité sur ses dépenses, l’assistance en espèces contribue à réduire la vulnérabilité du migrant de retour face à la pandémie. Il n’y a plus de files de migrants en attente de leur réintégration, les délais sont plus courts, il y a également beaucoup moins d’interactions car moins de personnes impliquées dans ce processus, ” a expliqué Yves YOKO, Assistant réintégration sénior à l’OIM Cameroun.

À ce jour 58 comités retreints de l’assistance en espèces ont été tenus à Yaoundé et à Douala et ont permis d’examiner plus de 1 000 projets de réintégration de migrants de retour. Parmi ces dossiers, 883 ont été validés. Ces projets ont été financés en espèces et les bénéficiaires ont démarré immédiatement une activité génératrice de revenu.

Grâce à l’assistance en espèces, les délais d’attente ont diminué et le processus de réintégration est devenue beaucoup plus rapide. Aussi, cette approche a permis de responsabiliser les bénéficiaires et de leur faire prendre conscience de la nécessité à pouvoir eux-mêmes gérer les fonds qui leur sont confiés.

“L’assistance en espèce est une solution salutaire pour nous ; avec l’argent que j’ai reçu j’ai pu me procurer ce dont j’avais exactement besoin, adapté aux offres/besoins du marché ; et en plus, fini la trop longue attente et les multiples visites chez les fournisseurs et aussi au bureau de l’OIM ” a déclaré Fortune, un Camerounais de retour, lors d’un entretien de suivi par téléphone.

L’approche de réintégration par l’assistance en espèces est une méthode participative et collaborative, dans le sens où les bénéficiaires sont impliqués dans le processus d’élaboration du plan de réintégration et différentes parties prenantes interviennent dans la validation des dossiers.

Cette aide s’organise autour de trois phases ; une première étape préparatoire consiste au conseil et à l’orientation des bénéficiaires, à l’élaboration du plan de réintégration, à la convocation des parties prenantes du comité d’évaluation du projet constitué des administrations du comité technique et d’une association de la société civile partenaire, à la vérification des identités des bénéficiaires et la validation des dossiers des bénéficiaires éligibles.

Une deuxième étape consiste en la validation administrative des dossiers.

Une dernière étape est la remise de l’aide en espèces en présence des partenaires gouvernementaux et de la société civile.

“Il faut néanmoins relever que l’un des défis reste la question de la viabilité et de la durabilité des activités de subsistance mises en place par les migrants grâce aux transferts reçus, pour plusieurs raisons : les compétences entrepreneuriales et techniques généralement insuffisantes chez les bénéficiaires, et le déficit d’un accompagnement de proximité. Il convient à cet effet d’associer l’assistance en espèces à l’assistance en nature pour gérer la question des premiers besoins existentiels et permettre en même temps une réintégration durable,” a conclu Yves YOKO.

A ce jour, l’Initiative conjointe a permis de fournir une aide au retour volontaire à plus de 4 900 Camerounais bloqués sur les routes migratoires. Parmi eux, 2 769 ont reçu une aide à la réintégration leur permettant de rebâtir leur vie.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Pascale Essama, OIM Cameroun, Tel : 657103074, Email: pessama@iom.int.