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Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir une migration humaine et ordonnée qui profite à tous. L'OIM est présente en Afrique de l'Ouest et du Centre depuis 1998.
À propos
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OIM Global
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Notre travail
Notre TravailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
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Priorités transversales
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Le Nigeria, subit en ce moment, les pires inondations enregistrées au cours des dix dernières années. Plus de 2,5 millions d’individus, répartis dans 35 états du pays ont été touchés. On dénombre déjà trois millions de personnes déplacées. Cependant, tout le monde n'a pas la possibilité de s’extraire des inondations qui peuvent piéger les ménages les plus pauvres.
Lucas, l'un des leaders de la communauté Agyogo, vit dans l’état du Benue, à l’Est du Nigeria. Les inondations l’ont plongé, lui et sa femme dans une situation de précarité extrême. Le couple a perdu sa ferme, et d'autres moyens de subsistance. Sans endroit où aller, ils vivent désormais au jour le jour, dans leur appartement inondé : « La vie que nous menons actuellement est telle que notre prochain repas n'est pas garanti. La plupart de nos voisins qui ont des familles dans les centres-villes ont quitté la communauté, mais nous sommes ici parce que nous n'avons nulle part où aller. » Lucas et son épouse, ont également vu leur situation sanitaire se dégrader de manière brutale. En effet, les 340 000 hectares de terres inondées à travers le pays, aggravent considérablement les risques de perturbations d’approvisionnement et d'épidémies : « Nous n'avons été témoins d'aucun décès, mais l'épidémie de maladies est répandue. Même l'hôpital proche de la communauté est recouvert par les inondations. »
Afin de protéger les individus et d'atténuer l'impact des inondations, l’OIM intervient, à travers une approche multi-sectorielle. Une réponse adaptée aux besoins des populations dans les états de Borno, Adamawa, Yobe (BAY) et Benue, est mise en œuvre, en coordination avec les partenaires sur le terrain. À ce jour, les équipes de l'OIM chargées de la coordination et de la gestion des camps (CCCM) ont déployé des interventions qui ont bénéficié à plus de 90 000 personnes. Des kits d'abris d'urgence ont notamment été distribués à plus de 1 100 ménages gravement touchés par les inondations, et des mesures ont été prises afin de répondre aux besoins critiques en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène. Ainsi, l'OIM a pris part à la construction de 100 latrines, la désinfection d’installations sanitaires et l’évacuation de déchets solides. De plus, des distributions de kits d’hygiène et de traitement du choléra sont organisées pour prévenir le risque d’épidémie. Dans de telles situations, la santé et plus spécifiquement la santé mentale ne doivent pas être négligées. Des équipes mobiles psychosociales fournissent des services d'assistance psychologique à travers un soutien émotionnel et des sessions d’écoute. Lorsque c’est nécessaire, les personnes sinistrées sont orientées vers les services compétents spécialisés.
La réponse globale assurée en ce moment au Nigeria, est d'autant plus impactante, que la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM a mené des évaluations depuis le début de la saison des pluies. Ainsi, l’organisation déploie des interventions ciblées, et évite la duplication des services fournis par les acteurs de l’aide. Toutefois, la situation du Nigeria, est loin d’être un cas isolé. La Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone et le Tchad sont également des pays particulièrement à risque. Ces dernières années, les inondations en Afrique de l’Ouest et du Centre, ont été avec les tempêtes de vent, la cause la plus importante de déplacements dus aux catastrophes. Investir dans la réduction des risques de catastrophe et l'adaptation au changement climatique est donc essentiel pour que les populations puissent vivre avec cette variabilité.
Les inondations survenues dans la sous-région au cours des dix dernières années, sont la conséquence de l'action des hommes sur leur milieu de vie. En effet, l'occupation anarchique des sols et les modes de construction empêchent l'infiltration naturelle des eaux de pluie. Les lacunes en matière de planification urbaine, conduisent également à saturer les réseaux d’évacuation des eaux. Cela affecte le régime hydrologique global et le taux de perméabilité du sol aux eaux de pluie. Au Sénégal, la situation s’est détériorée en l’espace d’une décennie. Alors qu’auparavant, 90 % des eaux de pluies étaient absorbées par les sols (zones de marécages) et 10 % ruisselaient, désormais, avec la même quantité de pluie reçue,10 % seulement des eaux de pluies sont absorbés par les sols.
Dans un contexte ouest-africain où 80 % de la population dépend des ressources naturelles pour assurer sa subsistance, la mobilité peut constituer une stratégie afin de compenser le manque de revenus et les incertitudes engendrées par les inondations. En effet, il existe un lien entre les questions liées à la migration et le changement climatique. La Banque mondiale a publié en 2021 la deuxième partie de son rapport Groundswell, qui estime le nombre de migrants climatiques internes à 32 millions dans les pays d'Afrique de l'Ouest d'ici 2050, en l'absence d'actions concrètes en matière de climat et de développement. Le rapport prévoyait qu'en réduisant fortement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, et en adoptant des mesures d'adaptation appropriées, la migration interne pourrait être réduite de 80 %.
L’OIM plaide pour une approche qui envisage les migrants comme des agents du développement durable, afin de les accompagner correctement en vue d’élaborer des politiques publiques connectées aux réalités vécues par les communautés et orientées vers les solutions. Il est donc indispensable de produire des connaissances transversales sur la migration et le changement climatique. Ce dernier doit être intégré dans tous les domaines de la gestion des migrations, tels que la prévention, la préparation aux déplacements, la réponse aux déplacements, la gestion des frontières, l'intégration, ainsi que la réintégration.