Le conseil que je donne aux jeunes, c’est que s’ils veulent voyager, ils doivent le faire de la bonne manière, car rien ne vaut pas la peine d’emprunter des voies irrégulières et de risquer sa vie 

Prosper est un jeune étudiant ambitieux du Ghana, qui sait ce qu’il veut accomplir dans la vie. Mais pour y parvenir, il a dû traverser une période difficile. Son histoire illustre à quel point un migrant régulier peut se transformer en migrant irrégulier. La durée de son séjour au Maroc ayant expiré, Prosper s’est retrouvé bloqué et a eu besoin d’aide pour remonter la pente.

« J’ai quitté le Ghana pour le Maroc avec une bourse du Gouvernement pour étudier l’ingénierie électrique. J’avais du mal à m’adapter au système éducatif ainsi qu’à vivre au Maroc, et à apprendre la langue. Après deux ans, j’ai décidé de changer d’école et de cours, mais toujours dans le domaine de l’ingénierie. Insatisfait de mon parcours, j’ai fini par abandonner mes études.

Dans la mesure où rien ne se passait plus comme prévu, j’ai décidé de rentrer au Ghana. J’avais compris que pour reprendre ma vie en main, je ne pouvais pas rester au Maroc. J’avais besoin de rentrer au Ghana.

J’ai contacté le secrétariat des bourses, mais je n’ai pas pu obtenir d’aide puisque ma bourse avait été annulée et que la durée de mon visa d’étudiant au Maroc avait expiré.

Je me suis retrouvé bloqué à Casablanca ; ma famille ne pouvait pas financer mon retour au Ghana. Il m’a été difficile de lui annoncer la nouvelle, mais avec le temps, elle a compris ma situation.

Je me suis fait des amis congolais qui m’ont hébergé pendant environ six mois. Après quelques recherches, j’ai pris contact avec le bureau de l’OIM au Maroc et j’ai exposé ma situation. J’ai été très heureux lorsque mon dossier a été accepté et qu’on m’a aidé à rentrer au Ghana.

La plupart des gens ne connaissent pas mon histoire, mais chaque fois que je la raconte, je suis confronté à des réactions négatives. Les gens me demandent : “Vous avez eu l’occasion de partir et vous êtes revenu ? Vous n’avez pas pu continuer en Espagne”. Il m’est difficile d’expliquer ma situation, mais il est parfois très frustrant de se rendre dans un pays sans projet.

Lorsque je suis arrivé au Ghana, j’ai contacté le bureau de l’OIM et j’ai eu une conversation avec une responsable de la réintégration. Elle m’a conseillé et m’a demandé quels étaient mes projets. Je lui ai dit que je voulais reprendre les études.

J’ai fini par trouver un cours qui correspondait mieux à mes rêves et à mes ambitions. J’ai choisi une formule à l’Institut de Journalisme du Ghana, à Accra. Je m’intéresse aux affaires courantes et aux questions politiques. J’espère poursuivre mes études et obtenir une maîtrise en relations internationales et trouver un emploi.

Je me vois travailler dans le domaine des relations internationales et de la diplomatie. Je rêve d’être diplomate et de travailler au Ministère des Affaires étrangères ou dans une ambassade.

Le retour de Prosper du Maroc au Ghana et sa réintégration ont été rendus possibles grâce à l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique.

SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES