Kolda - Dans une salle éclairée par les lueurs du petit matin, les yeux rivés sur un écran d’ordinateur, Ibrahima Diamanka comme à l’accoutumée imprime des documents pour de jeunes écoliers du collège Saint Bernard de Kolda, une région au sud du Sénégal.

Tout sourire et très aimable envers sa clientèle, ce jeune homme est un migrant de retour possédant une microentreprise fournissant des services multiples tels que le traitement de textes, la plastification de documents ou encore la réparation de téléphones portables.

En effet, Ibrahima a quitté le Sénégal son pays natal en 2020 pour se rendre au Maroc en espérant rallier l’Europe pour une vie meilleure. Au royaume chérifien, il s’active dans plusieurs activités telles qu’ouvrier dans usine de fabrication de marbre, maçon ou encore téléconseiller.

“J’ai décidé de me rendre au Maroc car j’avais l’ambition d’aller en Espagne pour mieux réussir ma vie d’un point de vue économique. Cependant la dure réalité de la vie et les difficultés à atteindre les côtes méditerranéennes de l’occident, m’ont poussé à rebrousser chemin et rentrer au bercail.” déclare Ibrahima.

Le jeune homme a tenté de traverser la barrière de Melilla séparant le Maroc de l’Espagne sans succès malgré les grands efforts consentis. « Je devais marcher pendant douze heures sans nourriture, ni eau, et j'ai en plus été confronté à des actes de racisme. » témoigne Ibrahima.

C’est à la suite de ces tentatives qu’il se rapproche de la mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations afin de bénéficier d’une assistance au retour volontaire à travers l’Inititaive Conjointe UE-OIM pour la Protection et la Réintégration des Migrants. Arrivé au Sénégal Ibrahima s’interroge sur le choix de sa future activité professionnelle au travers de laquelle il souhaite être réintégré.

Ayant tourné le dos à trois années de formation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pendant lesquels avait pris l’habitude de faire la photocopie, la reliure et la plastification de documents pour des étudiants il décide de poursuivre cette activité dans sa région d’origine, Kolda. En sus, il décide d’y ajouter d’autres services tels que la réparation de téléphones portables et le transfert d’argent entre autres.

Ibrahima Diamanka dans son multiservice à Kolda

Parmi les services proposés par sa microentreprise figurent la photocopie, l'impression, la saisie de textes, le scanner ainsi que l'encadrement d'élèves. En plus de ces prestations, il commercialise des accessoires téléphoniques et offre un service de transfert d'argent, étant un revendeur agréé par l'Agence de la Sonatel. Enfin, il a ouvert un salon de coiffure pour hommes, qui rencontre une forte demande.

La réussite de son activité, lui permet désormais de subvenir à ses besoins financiers ainsi que ceux de sa famille dont il a toujours eu le soutien.

“Ma famille m’a énormément apporté. Elle m’a bien accueilli et soutenu pendant mon voyage et à mon retour. Cela explique d’ailleurs ma réussite actuelle.” Actuellement, Ibrahima projette d’étendre son entreprise. Il envisage notamment d'acquérir une machine de flocage textile et souhaite ouvrir d'autres entreprises multiservices dans les quartiers voisins pour donner de l’emploi aux jeunes qu’il forme. Toutefois, il manque encore des moyens financiers et des équipements nécessaires à assouvir ces ambitions.

Conscient de l’impact de son activité au niveau local, Ibrahima se réjouit d’avoir pu fidéliser sa clientèle dans une zone où les concurrents se font rares. “J'ai tout le temps des clients ! Les groupements de femmes du quartier viennent également chez moi pour faire des photocopies et c’est un grand plaisir qu’à travers mon activité je participe à leur autonomisation ».

Très confiant quant à l’avenir, Ibrahima ne laisse pas de place au doute et invite tout le monde à persévérer car selon lui : “ La réussite est au bout de l’effort.”

Pour plus d’informations, contactez Adama DIA, Communication OIM Sénégal, par email adia@iom.int

Rédigé par : Diop Assane Amadou, Chef de sous-bureau/Kolda.

SDG 8 - TRAVAIL DÉCENT ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
SDG 1 - PAS DE PAUVRETÉ