Histoire

Bernadette Ngo Ngambi tient une boutique de vêtements en bord de plage à Kribi, une station balnéaire du sud de la côte camerounaise. Revenant des chemins de la migration irrégulière, elle a bénéficié d'un soutien à la réintégration locale dans le cadre de l'initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Bernadette tient une boutique de vêtements à Kribi. Photo : OIM 2022/Beyond Borders Media

« C'est un ami qui m'a parlé du voyage. Elle savait que je faisais la manucure-pédicure et que je cherchais du travail. Alors j'ai pensé que si je quittais le pays, je pourrais y travailler mes ongles. C'est comme ça qu'elle m'a encouragé. J'ai dit 'bon, pourquoi pas ?' C'est comme ça que j'ai décidé de voyager. »

L'amie de Bernadette l'a mise en contact avec quelqu'un pour organiser le voyage. « Je me suis préparée, j'ai mis de l'argent de côté. Ils m'ont parlé du voyage, que ce n'était pas compliqué, que c'était facile. Bref, on ne nous a pas dit tout ce qui se passe là bas. »

Elle a vendu tous ses biens dans l'espoir qu'elle serait partie pendant longtemps. « Le succès était devant moi ! Quand je suis arrivée au Maroc, ce n'était pas le cas.» Bernadette essayait de monter sur un bateau pour traverser la mer pour atteindre "l'El Dorado", comme elle décrit l'Europe, mais a été refoulée plusieurs fois.

Bernadette essayait d’atteindre "l'El Dorado", comme elle décrit l'Europe, mais a été refoulée plusieurs fois. Photo: IOM 2022/Beyond Borders Media

Bernadette a abandonné son projet de faire fortune à l'étranger et a tenté de retourner au Cameroun. Elle a demandé de l'argent à son père pour l'aider à revenir mais elle savait que c'était la fin de son « aventure ». Je ne viens pas d'une famille riche. J'ai déjà perdu ma mère et je ne cherchais pas à ajouter d'autres problèmes donc je préfère revenir. »

Lorsqu'elle est arrivée à Agadez, au Niger, elle a été référée à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l'aider à son retour. Ignorant qu'elle était enceinte, Bernadette a fait une fausse couche sur la route. « Le voyage a été très, très long. Tous les mouvements, la mauvaise route m'ont fait perdre le bébé, m'a expliqué le gynécologue. » Bernadette est ensuite tombée très malade, sa vie était en danger.

Hermann Mvogo a accompagné le suivi médical et psychologique de Bernadette à son retour.Photo : OIM 2022/Beyond Borders Media

L'OIM a organisé son retour au Cameroun et a assuré un suivi médical et psychologique. "Elle n'avait pas l'air bien. Il était clair qu'elle avait un problème sérieux », décrit Hermann Mvogo, assistant de protection à l'OIM Yaoundé, qui a accompagné le cas de Bernadette à son retour. L'OIM a payé l'opération et le traitement pour l'aider à aller mieux.

Au fur et à mesure que son état de santé s'améliorait, Bernadette s'est remise sur pied et a suivi les activités de réintégration de l'OIM pour ouvrir sa propre entreprise. Après avoir été absente pendant plusieurs années et avoir recommencé dans une nouvelle ville, elle a perdu tous ses clients des ongles. Étant au bord de la mer, elle a décidé d'ouvrir une boutique vendant des maillots de bain, avec l'aide du programme d'aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) de l'OIM par le biais de l'initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, avec le soutien financier de EU Emergency Trust Fonds pour l'Afrique.

 

Bernadette s'est remise sur pied et a ouvert une boutique vendant des maillots de bain. Photo : OIM 2022/Beyond Borders Media
SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES
SDG 3 - BONNE SANTÉ ET BIEN-ÊTRE