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Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir une migration humaine et ordonnée qui profite à tous. L'OIM est présente en Afrique de l'Ouest et du Centre depuis 1998.
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Notre travail
Notre TravailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
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Aînée d’une fratrie de trois enfants, Sagar travaillait dans la coiffure et le petit commerce lorsqu’elle a décidé de tenter de rejoindre l’Europe.
« Je vivais avec ma mère et mes frères et sœurs dans un appartement loué, et je travaillais pour aider à payer le loyer. J’avais des amis qui m’ont dit que la coiffure rapportait beaucoup d’argent en Europe. C’est pourquoi, lorsque j’ai entendu qu’un bateau partait, j’ai décidé de m’y embarquer ».
Dans la même communauté de Barra, dans la région de North Bank en Gambie, Matarr avait pris la même décision : tenter la traversée de la mer. « Je pensais que si je voyageais, les choses deviendraient plus faciles ». Matarr a obtenu les 35 000 GMD (environ 700 USD) nécessaires pour faire partie du voyage.
En novembre 2019, Sagar et Matarr se sont levés au petit matin et ont quitté les côtes de la Gambie, avec l’intention de rejoindre les îles Canaries à travers les eaux dangereuses de l’océan Atlantique. Ils étaient loin de se douter que, quelques jours plus tard, le bateau sur lequel ils se trouvaient chavirerait au large des côtes mauritaniennes et qu’ils feraient partie des rares chanceux à avoir survécu au naufrage le plus meurtrier de ces dernières années en Gambie.
Au moins 62 Gambiens ont péri dans cette tragédie.
Le retour au pays n’a pas été facile. Sagar était sur le bateau avec une amie qui n’a pas réussi à s’en sortir vivante, et à qui elle pense encore tous les jours. « Ma mère m’a très bien accueillie et m’a soutenue, mais je n’avais pas beaucoup d’amis. Je faisais des cauchemars du voyage », se souvient-elle des premières semaines qui ont suivi le naufrage. Les discussions et les commérages dans sa ville natale étaient trop lourds à supporter pour Sagar ; elle a déménagé dans la capitale pendant six mois pour s’éloigner un peu de cette situation.
Les survivants ont été confrontés à un environnement dans lequel ils ont dû guérir de leur propre expérience, tout en faisant preuve de courage face à un accueil parfois peu chaleureux - accusations de sorcellerie, ressentiment des membres de la famille de ceux qui ont péri, etc.
Reconnaissant la nécessité pour les survivants de se reconstruire grâce à des activités génératrices de revenus, tout en favorisant la cohésion sociale avec leurs communautés, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé la mise en place de quatre projets de réintégration communautaire pour les survivants de naufrages dans la région de North Bank, avec le soutien financier du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix.
La réintégration communautaire est une approche initiée par l’OIM selon laquelle les migrants de retour sont encouragés à travailler avec leurs communautés d’accueil pour concevoir et gérer des activités génératrices de revenus. Le processus participatif crée une appropriation locale et répond aux besoins de la communauté, tout en renforçant les réseaux sociaux et en combattant la stigmatisation. En général, les migrants de retour et la structure dirigeante de la communauté (appelée en Gambie le comité de développement du village [Village Development Committee]) conviennent d’un accord de partage des profits.
Matarr s’est associé à d’autres survivants et a décidé de créer une entreprise d’élevage de bétail. « Dans le cadre du processus, nous avons suivi des formations. Nous avons appris à élever des moutons, à les nourrir. Cela nous aide à gagner notre vie et à ne pas penser à ce que nous avons vécu ».
Pendant ce temps, Sagar s’est associée à un autre groupe qui a décidé d’ouvrir un centre de mode. « Nous avons choisi ce secteur, car la plupart d’entre nous avaient une expérience dans la mode avant le voyage. Nous avons également vu qu’il y avait un besoin dans ce domaine au sein de la communauté. Nous avons suivi des formations en gestion d’entreprise et en prise de parole en public avant d’ouvrir la boutique », explique-t-elle, soulignant le processus complet de développement des capacités.
« Le centre a eu un grand impact sur la communauté », affirme Sagar avec confiance. Il emploie désormais deux jeunes, et 20 % des bénéfices sont reversés au comité de développement du village, qui les réinvestit pour répondre aux besoins de la communauté. « Nous avons des vêtements prêts-à-porter à vendre et des vêtements que nous avons cousus nous-mêmes. Ce sont mes préférés ».
Abordant la réintégration sous un angle holistique, la santé mentale et le soutien psychosocial (SMSPS) ont été intégrés à l’ensemble du processus. Pendant la mise en place des projets, Matarr, Sagar et bien d’autres ont commencé à participer à des sessions régulières de groupes de soutien entre pairs - avec diverses activités récréatives employées pour faciliter la guérison personnelle et le sentiment d’appartenance. Cette approche reconnaît que le bien-être psychosocial est un élément essentiel de la réussite de la réinsertion d’un individu.
Aujourd’hui, Matarr et Sagar continuent à travailler dur sur leurs projets, ce qui leur donne le courage de rêver encore plus.
« Ce n’est pas un métier que j’ai toujours rêvé de faire, mais je suis heureux de m’y être retrouvé. J’ai appris à en avoir la passion », exprime Matarr. « Plus que jamais, je suis optimiste face à la vie. L’entreprise est rentable, alors nous voulons qu’elle se développe davantage ».
Sagar poursuit sa formation en coiffure dans un établissement professionnel, tout en utilisant ses revenus pour soutenir sa famille. « La vie est bien meilleure maintenant. J’ai des opportunités. Un jour, je veux ouvrir mon propre salon ».
Sagar est en outre devenue une ardente défenseuse de l’idée d’aider les autres à prendre des décisions réfléchies en matière de migration. Elle a rejoint le réseau national de Migrants comme Messagers, composé de migrants de retour volontaires, et a partagé son histoire avec des jeunes de toute la région. « Avant, je n’avais jamais le courage d’affronter les gens. Maintenant, je peux parler publiquement et partager mon message ».
Alors que Matarr et Sagar gagnent en confiance après une terrible épreuve, leurs entreprises florissantes montrent que la persévérance, la camaraderie et la confiance partagées sont une recette solide pour un avenir meilleur.
L’entreprise d’élevage de Matarr et le centre de mode de Sagar font partie des 37 projets de réintégration communautaires que l’OIM a aidé à mettre en place en Gambie, notamment par le biais du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix et de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.
Rédigé par Miko Alazas et Jaka Ceesay Jaiteh, Unité médias et communications de l’OIM en Gambie.