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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir une migration humaine et ordonnée qui profite à tous. L'OIM est présente en Afrique de l'Ouest et du Centre depuis 1998.
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Notre TravailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Laafi Tenga 10 Août 2023 – Vêtue d’un T-shirt jaune et coiffée d'un foulard bleu, Saouda Kinda, comme à l’accoutumée, arpente les rues de la ville pour se rendre à une nouvelle rencontre où elle défendra les intérêts des femmes de sa communauté. Très engagée, cette brave dame au leadership incommensurable et gérante d’une pharmacie communautaire est la coordinatrice des femmes de Laafi Tenga.
Echanger et dialoguer est un art chez Saouda. Elle le fait avec brio, pour mieux recueillir les préoccupations des femmes et porter un fort plaidoyer auprès des autorités. « La coordination des femmes de Laafi Tenga est née d’une volonté de se solidariser afin de mieux répondre aux challenges auxquels les femmes et les communautés font face. Ainsi, il est légitime pour moi, en tant que leader, d’être à l’écoute pour transmettre les message des femmes. » dit-elle.
Cette coordination coiffe 26 coopératives qui regroupent chacune 40 femmes qui pratiquent des activités génératrices de revenus telles que la transformation de produits agroalimentaires. A travers ce groupement, les femmes bénéficient également de formations qui leur permettent de renforcer leurs capacités dans des domaines clés.
A Laafi Tenga comme dans plusieurs localités du Burkina Faso, les femmes sont des régulatrices sociales et contribuent énormément à la dynamisation de l’économie locale. Elles montrent l’exemple et agissent au quotidien pour que les communautés puissent s’épanouir. En effet, s’inspirant de la trajectoire de la princesse Yennenga, elles se sont historiquement inscrites dans une démarche active. Elles promeuvent la participation communautaire et militent pour la mise en place d’un cadre de vie harmonieux. D’où le besoin de se faire représenter et de se faire entendre.
« Les femmes de notre coordination sont des exemples à suivre. La plupart d’entre elles possèdent des activités génératrices de revenus qui permettent de dynamiser l’économie locale. Elles créent des opportunités et montrent aux jeunes qu’il existe des possibilités de réussite à Laafi Tenga. » confie Saouda.
Les populations de Laafi Tenga font cependant face à de nombreuses difficultés qui compliquent leurs quotidiens. Parmi celles-ci, la situation sécuritaire générale et la circulation des biens et des personnes dans cette localité proche de la frontière avec le Mali.
D’une part, des querelles internes et un manque d’infrastructures routières (parmi d’autres raisons), minent le quotidien des habitants de Laafi Tenga surtout des femmes. Ainsi, Saouda déplore l’exposition des femmes à des risques sécuritaires : « La pauvreté du réseau routier a provoqué la noyade de certaines femmes souhaitant se rendre au marché en période hivernale. ». Selon elle, il est nécessaire de pacifier la zone afin que les communautés puissent s’épanouir dans leurs vies et avoir des perspectives de réussite.
D’autre part, il est nécessaire d’améliorer la situation sécuritaire le long de la frontière avec le Mali. Cela favorise le renforcement des liens sociaux entre les populations frontalières des deux pays. Saouda déclare : « La traversée de la frontière est souvent très pénible et risquée. Mais, nous n’avons pas le choix car nous avons des parents au Mali et nous devons leur rendre visite. ». Au-delà de la cohésion au sein même de la communauté, il est primordial de continuer à raffermir les liens avec les populations qui se trouvent de l’autre côté de la frontière.
De ce fait, Saouda se réjouit que les autorités locales aient créé une coordination communale de sécurité à Laafi Tenga avec l’appui du programme de Gouvernance Intégrée des Frontières de l’Organisation Internationale pour les Migrations. Selon elle, celle-ci pourra contribuer à la création d’un environnement sécuritaire stable, propice au dialogue et à la participation communautaire.
« Par crainte et manque d’informations, nous n’échangions pas de façon intense avec les autorités locales. Cependant, cette initiative permet d’avoir un très important cadre de concertation qui pourra faire écho à nos préoccupations et plus particulièrement à celles des membres de la coordination des femmes de Laafi Tenga. »
Les yeux grands ouverts et plongée dans ses pensées, Saouda se réjouit du poids de sa contribution dans l’amélioration du bien-être des femmes de sa commune. “ Je suis très fière des efforts que je consens depuis 2015 et me réjouis de l’engagement sans faille de mes compairs dans la parfaite mise en place de la coordination des femmes dont je suis la présidente. En tirant dans le même sens, nos coopératives ont obtenu des financements du Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes du Burkina Faso. Cela constitue une grande satisfaction.”.
Dorénavant, son objectif est de voir ses enfants et petits-enfants vivre dans un endroit sûr où ils pourront bénéficier d’un bel avenir. Elle confie : « Je souhaite vraiment que les communautés et surtout nos filles se sentent en sécurité. J’ai foi en l’avenir et je sais qu’ensemble nous allons trouver des solutions qui permettront de bâtir un cadre propice à l’épanouissement de tous. ».
Engagée à promouvoir la cohésion sociale comme au tout premier jour, Saouda entend continuer à mobiliser les femmes de la commune et recueillir leurs avis qui selon elle permettront de trouver les solutions adéquates.
** Afin de protéger l’identité de la personne dont nous racontons l'histoire, nous lui avons assigné un pseudonyme. Le nom de la localité a également été changé. **
Cette histoire a été rédigée par Abdoulaye Mamadou Soukouna, Consultant en Communication au Bureau Régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.